Les élèves sont obligés de parcourir plus de 4 kilomètres à pied, afin de regagner l'établissement Hier, dimanche, c'était le début de la première semaine synonyme de la réelle rentrée des classes. Ce retour et à son troisième jour a laissé apparaître plusieurs couacs qui ont mis beaucoup de monde dans l'embarras, plus précisément les élèves, les parents, la direction de l'éducation. Les Assemblées communales, occupées à préparer les futures élections ont laissé le transport scolaire et n'ont pas pris les dispositions en pareilles situations. Certains élèves ont eu du mal à rejoindre leurs écoles. C'est le cas précisément dans les localités de Kadiria, Mâala, Zbarbar ou encore Ath Mansour et autres localités enclavées... où les apprenants sont arrivés en retard ou étaient absents. À Bagas, une localité accrochée au flanc de la montagne relevant de la commune de Kadiria (nord- ouest de Bouira), des dizaines d'élèves sont arrivés en retard pour leur premier jour d'école. En effet, ce petit hameau ne dispose pratiquement pas de bus pour assurer le ramassage scolaire, au grand dam des écoliers et de leurs parents. Les élèves sont obligés de parcourir plus de 4 kilomètres à pied, afin de regagner l'établissement scolaire le plus proche. «Depuis plusieurs années, on n'a pas cessé de réclamer des bus pour nos enfants, mais à chaque fois, les autorités concernées font la sourde oreille!» explique un père de famille. «Je suis obligé de quitter mon travail, afin d'aller accompagner mes enfants. Les écoliers courent un réel danger en parcourant cette route jonchée de crevasses et autres ravins», affirme ce père désabusé. Le phénomène tend à se généraliser puisque la même situation a été constatée à l'extrême sud-est. Dans la commune d'Ath Mansour, le manque de transport scolaire, a gâché cette rentrée. En effet, hier, nombre de chérubins n'ont pas pu arriver à l'heure et effectuer leur rentrée sous de bons auspices, notamment dans la localité de Thihamamine. Ainsi, les écoliers de cette bourgade enclavée, laquelle est distante de six kilomètres de la localité d'Ath Bouali, où se situe leur école primaire, sont contraints d'user leurs souliers chaque matin, soit sous une chaleur de plomb ou des pluies diluviennes. La situation n'est pas plus reluisante dans la localité de Maala, Souk L'khmiss, dans la daïra de Bordj Okhriss...L'autre couac qui aura caractérisé cette rentrée scolaire reste le livre scolaire. Jusqu'à jeudi dernier, certains établissements n'avaient toujours pas récupéré leurs quotas auprès du service. Là aussi, la décision de mettre un terme au détachement des personnels détachés auprès de l'organisme en annulant leurs mises à disposition est pour quelque chose dans le retard. Certes la direction et les chefs d'établissements se sont mobilisés pour rattraper le retard, mais le manque de manuels, s'il venait à persister, risque de compromettre le bon départ des cours. Approchée pour plus de renseignements, la direction de l'éducation reste optimiste. «Il y a effectivement un problème d'approvisionnement au niveau de certains établissements, il n'y a pas de pénurie au sens propre du terme. Les premiers stocks ont été épuisés et certains directeurs d'établissement n'ont pas pris le soin de se ravitailler», indique- t-on. Pour ce qui est des points de vente agréés, notre source affirmera que des quotas supplémentaires vont être distribués d'ici la semaine prochaine. Pour faire face à ce manque, les autorités locales ont organisé au niveau de la Maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, un Salon du manuel scolaire. Cette foire qui s'ajoute au point de vente habituel situé dans l'école primaire Larbi-Tebessi du chef-lieu, concerne seulement les manuels des classes de 1ère et 2ème années primaires ainsi que ceux de la 1ère année moyenne. Concluons par cette ridicule décision d'exclure les enseignants retraités du bénéfice des livres gratuits pour leurs enfants. Cette manière de récompenser des parents qui ont sacrifié les meilleurs moments de leur jeunesse à l'enseignement sont désormais les bannis auxquels on refuse un geste de reconnaissance. Précisons aussi que ceux qui sont partis en retraite en 2016 n'ont à ce jour pas bénéficié de cette ridicule prime de départ fixée à 250 000 DA quand dans d'autres organismes elle avoisine les 3 millions de dinars.