La rentrée scolaire s'avère difficile pour les élèves de plusieurs communes de la wilaya de Bouira. Et pour cause, les opérations de réfection engagées par les autorités locales ne sont pas encore achevées. Les élèves, notamment ceux scolarisés dans les anciens établissements (certains datent de l'époque coloniale), risquent de passer une autre année difficile. Le cas des deux écoles primaires, Mlikchi Saïd et Terrad Hocine, à Aghbalou, à 60 km au nord-est de Bouira, est édifiant. Les élèves retrouvent leurs salles de cours comme ils les ont laissées. La peinture s'est détachée en raison des infiltrations des eaux de pluie. Les travaux de réfection engagés depuis des semaines ne sont pas achevés, a-t-on précisé à l'APC d'Aghbalou. Pourtant, la direction de l'éducation a engagé «un programme spécial visant l'entretien des infrastructures éducatives», rappelle-t-on. Dans son rapport rendu public à l'occasion du premier jour de la rentrée scolaire, le premier responsable du secteur a indiqué que 40 écoles primaires ont bénéficié de cette opération, mobilisant une enveloppe de 31 millions de dinars. Les travaux englobent, entre autres, la réfection des classes, l'entretien des sanitaires ainsi le raccordement des établissements aux réseaux de gaz et d'électricité. Dans plusieurs localités, comme à Zbarbar, Guerrouma et Malla, on appréhende beaucoup la rentrée. «Nos enfants ont passé une année difficile en raison de la dégradation de l'école primaire toujours en chantier et le chauffage n'est pas disponible dans de nombreuses écoles de la région», déplore un parent d'élève à Guerrouma. A l'inexistence de moyens de chauffage, s'ajoute un autre problème et non des moindres : la fermeture de plusieurs cantines scolaires. Un enseignant explique cette situation : «Le secteur est touché par les mesures d'austérité décidées par le gouvernement. L'année passée, nos élèves se contentaient de repas froids.» En plus de ces carences d'ordre matériel, les écoles devront faire face à un manque criant de personnel dans les différentes catégories professionnelles. Un directeur d'école déclare : «Beaucoup d'employés recrutés dans le cadre des contrats de courte durée ont été libérés. Par ailleurs, c'est le problème de manque d'encadrement pédagogique qui se pose avec acuité.» Le déficit en encadrement touche de nombreuses localités comme Aghbalou, Ath Mansour, Sour El Ghozlane et Ath Lakser, pour ne citer que ces localités importantes de Bouira. Pour rappel, l'année écoulée, des mouvements de protestation ont eu lieu pour protester contre le manque d'enseignants. Par aileurs, l'enseignement de la langue amazighe est limité à certains établissements dans la wilaya de Bouira. Peu de postes budgétaires ont été accordés ces dernières années. Selon le même rapport présenté par le premier responsable du secteur de l'éducation, 208 enseignants assurent des cours de tamazight au profit de 30 995 élèves des différents paliers.