Le feuilleton du foncier agricole à Oran risque de devenir une histoire à plusieurs épisodes et rebondissements. Les fellahs de la région ont en effet appris avec stupeur que le ressortissant algérien installé à Londres a plus que bénéficié des largesses des services agricoles de la wilaya qui lui ont attribué près de 102 hectares de terres agricoles et forestières en usant de procédés contraires à la réglementation en vigueur et à l'arrêté interministériel n°07/2000 qui fixe les modalités d'attribution de concessions agricoles dans le cadre des EAC et EAI. En effet, l'arrêté établi pour une terre du patrimoine forestier à Bousfer à ce bénéficiaire chanceux comporte une anomalie. L'affectation qui porte sur 05 lots pour une superficie de 72 hectares comprend finalement un bonus de 06 hectares affectés au bénéficiaire sans qu'il ne soit porté dans le total de la superficie porté sur l'arrêté. Le plan présenté pour l'obtention de cette parcelle le mentionne bien et nous en détenons une copie. Non seulement la loi a été bafouée dans ce cas, mais ce ressortissant algérien installé à Londres a bénéficié de 24 autres hectares dans une autre concession sous forme d'EAI. Ce cas n'est pas unique. A Oran ce sont près de 4000 hectares de terres agricoles qui ont servi à la spéculation. Une liste qui porte plus de 300 noms est somme toute bizarre. Les services agricoles ont régularisé des situations qui restent discutables. Les listes dont nous détenons des copies portent sur 04 colonnes dans lesquelles sont portés, les cédants, les acquéreurs, la dénomination de l'exploitation, sa superficie ainsi que l'avis de la commission de wilaya. Ces terres attribuées par l'Etat dans le cadre des concessions ont été cédées par leurs attributaires et la DSA a régularisé ces opérations sans émettre de réserves. De nombreux témoignages affirment que la commission de wilaya chargée de la gestion de ce dossier n'a pas siégé depuis 2000 d'où un arrêté de l'ancien wali qui avait annulé un décret signé par l‘ancien président de la République Zeroual. «Cette situation a été profitable à ceux qui ont dilapidé le foncier agricole à Oran», diront des fellahs qui s'interrogent comment des terres propriété de l'Etat ont été cédées et les structures chargées de leur préservation ont cautionné cet état de fait sans y voir le moindre inconvénient.