Bien avant le Ramadan, les différentes villes de cette wilaya connaissaient une invasion de mendiants pour la plupart venus d'autres régions du pays. Ce fait résulte directement des difficultés du pays, de l'instauration d'une économie libre où le riche s'enrichit et où le pauvre s'appauvrit. Il n'est pas toujours exercé par les plus nécessiteux. Le phénomène n'est, bien sûr pas spécifique à la wilaya de Bouira mais il y prend des proportion alarmantes. De nombreux réseaux, organisés se dispersent à travers les villes pour, tôt le matin, solliciter la charité des citoyens. Les coins les plus prisés durant le jeûne sont les abords des marchés avant le f'tour et la place des Martyrs la nuit du chef-lieu de wilaya. L'exemple le plus frappant est celui de cette femme qui habite le trottoir en face du siège de la sûreté de wilaya et qui avec des enfants en bas âges mais aussi une armada de filles mineures sillonnent avec sa progéniture les différentes artères de la ville. La question ici est de savoir pourquoi les responsables communaux ferment les yeux sur ce cas. Les filles qui vivent avec cette mère s'adonnent à des activités malsaines au vu et au su de tout le monde. L'une d'elles porte des symptômes apparents d'une accro des stupéfiants. En voyant leur nombre augmenter, de nombreux citoyens, à juste titre, soupçonnent, derrière ces cas de mendicité plus une activité «lucrative» qu'autre chose. En effet certains ont fait de ce moyen de subsistance une activité rentable. La corpulence et la bonne santé de ceux qui sollicitent l'aumône penchent vers l'idée que ce sont des personnes aptes à travailler, mais qui préfèrent ce job, facile et lucratif (certains le soir proposent de faire la petite monnaie aux commerçants et les sommes dépassent les deux mille dinars) les formules «prieuses» ont cédé la place à une demande impérative directe du genre: «Donne-moi 10 dinars». Le plus grave dans cette histoire reste l'utilisation d'enfants innocents et pitoyables et c'est de ce sentiment que les escrocs usent pour pousser les citoyens à mettre la main à la poche. En cette fin du Ramadan, avec le paiement de la fetra les alentours des mosquées ont reçu la visite des méritants mais aussi les non-méritants. Aux citoyens de faire la part des choses parce que donner à ces faux mendiants c'est les pousser à persévérer dans cette voie.