La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a demandé jeudi devant l'Assemblée générale des Nations unies l'envoi d'une mission de l'ONU au Myanmar et la création de zones de sécurité supervisées par l'Organisation pour permettre un retour de la minorité musulmane Rohingya. «Je demande une mission de l'ONU en Birmanie» et la création «de zones sûres» dans ce pays «supervisées par les Nations unies», a-t-elle dit. «Nous accueillons actuellement 800.000 Rohingyas», a précisé la Première ministre. «La Birmanie doit cesser le nettoyage ethnique», a-t-elle ajouté. La Première ministre du Bangladesh a aussi dénoncé la «pose de mines terrestres le long de la frontière» entre le Myanmar et le Bangladesh, par les autorités birmanes, «pour empêcher les l'ouest birman. Mardi, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi avait assuré que le Myanmar était «prêt» à organiser le retour des plus de 410.000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh voisin, se disant «profondément désolée» pour les civils «pris au piège» de la crise. Prises à la gorge par l'afflux de réfugiés au Bangladesh et cibles d'attaques ai Myanmar, les organisations humanitaires peinaient jeudi à venir en aide aux centaines de milliers de réfugiés rohingyas, victimes, selon le président français Emmanuel Macron, d'un «génocide». En trois semaines, le sud du Bangladesh, frontalier du Myanmar, s'est transformé en un des plus grands camps de réfugiés du monde à mesure que les réfugiés rohingyas fuient le Myanmar, entraînant une dégradation de la situation humanitaire. L'ONU a plusieurs fois dénoncé une «épuration ethnique» menée par le Myanmar, provoquée par une vaste opération de l'armée.