img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170925-03.jpg" alt="Bachir Derrais chez "les Zinzins" de Constantine" / «Un fédérateur, un stratège, un visionnaire et un grand révolutionnaire.» C'est par ces mots que Bachir Derrais, le réalisateur du film sur le parcours du chahid Larbi Ben M'hidi, a décrit cette immense figure de l'Histoire. L'hôte de Constantine qui s'est vu refuser la salle de conférences du Centre culturel Al Khalifa pour tenir le forum, par le directeur de la culture qui s'est rétracté à la dernière minute, a tenu avant de débattre sur son film à dénoncer le geste de ce responsable. Il le fera au même titre que le président de l'Association Numidi-Art, Lounis Yaho et la responsable des éditions du Champ libre Meriem Merdaci, les initiateurs de «Houna Qassantina» des «Zinzins» de Constantine. Un geste qui reste otage d'une interrogation. Pourtant, il s'agit d'un film cofinancé par l'Etat. Le directeur de la culture avance qu'«il faut une autorisation du wali»! Le forum s'est tenu finalement au Café Riche où les représentants de la presse nationale étaient présents en force, des historiens à l'image de Abdelmadjid Merdaci et aussi des hommes et femmes de la culture. Ce fut un moment impressionnant où le réalisateur a levé le voile sur le véritable personnage Larbi Ben Mhidi. Cet homme qui a marqué l'histoire de la révolution algérienne contre l'impérialisme. Bachir Derrais explique alors que, contrairement à certains dires, le film est basé sur la recherche où pas moins de cinq scénaristes ont pris part, dont trois Algériens et deux étrangers et ne contient aucune fiction. Pour le réalisateur, il était temps de montrer les vrais révolutionnaires au grand jour, estimant qu'on ne leur a pas accordé le mérite qui leur revient de droit. Pour lui, les occulter est un crime, qu'il s'agisse de Larbi Ben M'hidi, Zighoud Youcef, ou Didouche Mourad et bien d'autres. Le réalisateur décrit le héros de son film comme un homme extraordinaire. Il souligne: «J'ai surtout été marqué par ses convictions, son éveil très tôt», ajoutant «ce révolutionnaire avait au moins 10 ans d'avance sur les autres, sa vision futuriste a éclaté après son assassinat». Alors, en pleine révolution, ajoute encore l'invité du forum, il préparait la relève tout en constatant qu'une guerre des clans allait s'annoncer entre ses compatriotes, d'où son projet de choisir dans toutes les régions de l'Algérie les 10 meilleurs élèves pour les envoyer en Tunisie afin de les préparer à l'après-révolution et l'après-guerre. Le réalisateur décrit son personnage comme quelqu'un de très conscient. Il a détruit toutes ses photos, sachant qu'il sera recherché par les colons. D'ailleurs, il a fallu chercher dans des archives sportives puisque Ben M'hidi a été footballeur pour déclencher un avis de recherche. Il était également un homme de théâtre. On découvre à travers ce film dont quelques séquences ont été diffusées en exclusivité aux présents un homme extraordinaire, hors commun et d'une intelligence substantielle. Un homme avec un caractère consistant et solide qui reflète une grande sagesse. Ben M'hidi ne pensera nullement à se marier car sa priorité était la liberté. Celui qui avait dit à l'ennemi d'hier: «Donnez-nous vos avions et on vous donne nos couffins.» Un héros et une figure emblématique comme Ben M'hidi ne peut pas mourir. C'est l'idole de beaucoup d'Algériens, le symbole de la révolution et de la liberté.