Du jamais vu depuis quarante ans. Les très fortes chutes de pluie qui s'abattent, depuis vendredi dernier, sur la capitale du Tassili N'Adjer Djanet (2415 km d'Alger) et qui se poursuivent jusqu'à aujourd'hui, en plus d'avoir provoqué la mort tragique de l'icône de la musique targuie Athmane Bali emporté par l'oued de la ville, ont causé des dégâts matériels très importants dont la valeur avoisine, selon le chef de cabinet du wali d'Illizi, que nous avons interrogé hier, 60 milliards de centimes. Outre les habitations, les routes et les infrastructures hydrauliques ont été particulièrement touchées, selon notre source. Quelque 50 familles, toutes habitant à El Djazira, un quartier précaire qui longe les deux rives de l'oued, ont dû quitter leurs habitations, en partie, submergées et se sont réfugiées provisoirement chez leurs proches. A l'exception du décès de l'artiste Bali aucune victime, ni blessé n'ont été cependant signalés. Une cellule de crise a été installée à la wilaya d'Illizi ainsi que dans l'ensemble des daïras, au lendemain de la tragédie, pour superviser l'évolution de la situation. Les premières aides aux familles sinistrées en vivres et vêtements ont été octroyées par la wilaya. D'autres entreprises, ministères et autres établissements, publics et privés, dont la Sonatrach, le Croissant-Rouge algérien, le ministère de la Solidarité se sont mis de la partie en envoyant dans la région des aides consistantes. Les éléments de l'ANP n'ont pas été en reste puisqu'ils ont été associés à la remise en état des habitations et des infrastructures touchées. Toutefois, indépendamment des dégâts occasionnés, notamment la perte de Athmane Bali, laquelle a plongé la ville dans un deuil qui dure encore, les citoyens de Djanet ont accueilli les pluies avec une certaine satisfaction d'autant plus que la région subissait une sécheresse qui durait depuis 2003. Par ailleurs, plusieurs villes dans la wilaya d'Illizi ont connu également le sort de Djanet. Plus de 350 familles - avec celles de Djanet - ont été recensées à Tarat à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, et notamment à Imibrou dans le Sud. Le wali suit de près et cordonne les opérations dans les régions touchées. A Illizi, l'oued a débordé dans la soirée du dimanche 19 juin. Il s'agit pour la population locale, pour les enfants surtout, d'un événement d'une réelle importance. La plupart d'entre eux, sous l'effet d'une échaleur étouffante qui avoisine les 40 degrés, envahissent les eaux de l'oued et se permettent, face à l'indifférence des autorités locales, des parties de baignade hautement risquées et pour leur état de santé et pour leur propre vie. Car l'oued risque à tout moment de s'emporter et rien, en dépit de toutes les mesures prises à cet effet, ne saura l'arrêter.