Avec neuf médailles d'or, les Verts se sont bien comportés aux 15e jeux méditerranéens. Le rideau est tombé sur les 15e jeux méditerranéens. Les Jeux d'Almeria ont vécu, place maintenant aux 16e jeux qui auront lieu dans 4 ans dans la ville italienne de Pescara dont le maire est venu recevoir dimanche soir le drapeau des jeux des mains du maire d'Almeria. Un événement qui s'est produit lors d'une fastueuse cérémonie de clôture qui a été le remake de l'ouverture dont on se rappelle qu'elle avait été magnifique. Durant douze jours, cette petite ville située à l'extrême sud de l'Andalousie a vibré au rythme de compétitions qui se sont déroulées dans une parfaite harmonie et dans un fair-play total, en dehors d'un match de football où des Italiens avaient craqué après avoir perdu contre les Espagnols. 114 Algériens ont pris part à ces 15e jeux parmi lesquels 30 filles. Des Algériens dont les résultats ont été des plus honorables puisque ponctués d'une moisson évaluée à 25 médailles dont 9 en or, 5 en argent et 11 en bronze. Un total en deçà de celui réalisé quatre ans plus tôt à Tunis où les Verts avaient remportés 32 médailles (10 en or, 10 en argent et 12 en bronze), mais qu'il convient de relativiser. En Tunisie, il y a quatre ans, la délégation algérienne avait été plus nombreuse. En outre, à Almeria, il y a eu des défections de dernière minute qui auraient pu valoir aux Algériens de remporter d'autres médailles. On pense notamment à Saïd-Guerni, Hammad et Benida Merrah qui auraient pu, dans une forme acceptable, conquérir une médaille d'or. Justement, à propos de l'athlétisme, il est vrai que les résultats enregistrés à Almeria avec 6 médailles (dont 4 en or) sont, eux aussi, réduits par rapport à Tunis 2001 où la moisson avait été de 12 médailles (dont 5 en or). On a noté à Almeria la confirmation de Baya Rahouli qui a démontré qu'elle était l'une des meilleures triple-sauteuses au monde à l'heure actuelle, la remarquable performance de Souad Aït Salem et de Saïd Belhout qui se sont imposés, respectivement, dans le 10.000m féminin et dans le semi-marathon masculin ainsi que la renaissance de Ali Saïdi-Sief. Celui-ci a eu le privilège de remporter dans la plus belle course de ces Jeux méditerranéens, celle du 5000 m au terme d'une lutte épique contre les Marocains qui avaient vu leur camarade Aggoune s'emparer de l'argent. Pour Saïdi-Sief, il s'agissait d'une formidable revanche sur le sort, lui qui avait été mis aux oubliettes suite à une suspension durant deux longues années. Cette victoire est de nature à lui retaper le moral à quelques semaines des mondiaux d'Helsinki où l'on a déjà enregistré, pour le 5000 m, le forfait d'El Guerrouj et de Bekele. Ceci peut aiguiser l'appétit de l'Algérien et lui donner beaucoup d'espoir. Ajoutons, toujours pour l'athlétisme, la belle seconde place du sauteur en longueur Issam Nima alors qu'en handisport, sur fauteuil roulant, Mâamar Rachif s'est distingué en montant sur la troisième marche du podium. La satisfaction algérienne lors de ces jeux est venue de la natation et du judo. Nos nageurs ont fait parler d'eux et une fois n'est pas coutume, il n'y en a pas eu que pour Ilès. Ce dernier, c'est vrai, a été l'auteur des deux seules médailles d'or remportées par la discipline (50 m et 100 m nage libre), mais à ses côtés il y a eu Nabil Kebab et Sofiane Daïd qui se sont également illustrés. Le premier nommé a remporté le bronze du 100 m nage libre après avoir étonné l'assistance en réalisant le meilleur chrono des séries en 49 sec.80. Quant au second, il a trouvé dans sa 3e place de la finale du 200 m brasse, la récompense au travail accompli jusqu'ici. Pour ce qui est du judo, il s'en est fort bien sorti avec deux médailles d'or et trois de bronze. Le vermeil a été obtenu le même jour, ce qui a permis à Kassaman de retentir à deux occasions à quelques minutes d'intervalle dans la salle Rafael Florido grâce à Omar Rebahi et à Soraya Haddad. Le bronze quant à lui a été l'oeuvre de Lynda Mekzine, Noureddine Yagoubi et Abderahmane Benamadi. Leïla Lassouani était venue à Almeria avec un esprit de revanche sur le sort qui l'avait empêché de bien défendre ses chances aux Jeux olympiques d'Athènes où un mal de dos l'avait obligée à abandonner. Un intermède de 6 mois et Leïla a repris la compétition mais le retard accusé lors de sa préparation aurait pu lui valoir des désagréments. Or l'haltérophile algérienne s'est fort bien comportée à Almeria où elle est montée deux fois sur le podium, une pour de l'or et une autre pour de l'argent. C'est incontestablement un résultat des plus encourageants pour l'haltérophile algérienne. Au registre des autres satisfactions, il y a eu le karaté qui a remporté trois médailles dont une en argent grâce à Ilhem El Djou et deux en bronze. Ajoutons le tennis dont le doublé messieurs composé de Saoudi et de Ouahab est allé jusqu'en finale où il a cédé face à l'Espagne. Il y a eu, aussi, la gymnastique médaillée d'argent grâce à Sid Ali Ferdjani second lors du concours du cheval d'arçons. Enfin, le handisport, comme à son habitude, n'est pas retourné au pays bredouille puisque Mâamar Rachif, sur fauteuil roulant, s'est adjugé la médaille de bronze au 1500 m T55. En sports collectifs, il n'y avait pas grand-chose à attendre de l'équipe de basket-ball venue ici surtout pour régler ses automatismes en vue de la prochaine CAN 2005 face à des équipes de la stature de l'Espagne et de l'Italie. Pour ce qui est du football, le fait que son équipe soit passée au second tour est en soi un bon résultat lorsqu'on connaît la crise qui sévit dans cette discipline. Enfin, il y a eu les sports dont on pouvait croire qu'ils étaient capables de s'illustrer et qui sont passés à côté de leur sujet. On pense, bien sûr, à la boxe, habituellement si efficace et qui à Almeria n'a remporté que deux médailles en bronze. Le jeu de boules a lui aussi coincé alors qu'il avait donné de grands espoirs. Quant à l'aviron, notre seul représentant, Mohamed Aïch, est en phase d'apprentissage dans une discipline qui demande de gros moyens. A Almeria, la délégation algérienne a séjourné dans de très bonnes conditions, les Espagnols ayant logé tous les participants dans un village en bord de mer construit spécialement pour ces jeux et dont tous les appartements ont déjà été vendus à des particuliers. Les Algériens y ont pris leurs quartiers et leurs habitudes dans une parfaite communion. Des Algériens qui ont eu la bonne idée d'honorer, au cours d'une sympathique réception, celui qui préside aux destinées du comité international des Jeux méditerranéens, l'un des leurs à savoir M.Amar Adadi, réélu pour un nouveau mandat de quatre ans. Un seul regret dans ce tableau l'absence de notre ambassadeur en poste à Madrid que les Algériens, ceux qui ont fait retentir Kassaman et fait hisser le drapeau du pays et tous les autres (ils étaient près de 200, ce qui n'est pas rien), n'ont pas vu durant tout leur séjour «almérien».