Le siège du vieux parti Ils dénoncent «la mise sous le coude des listes de candidature officielles et leur remplacement par d'autres parachutées». La contestation a gagné ce samedi le siége national du parti à Hydra(Alger), soit près d'une semaine après l'expiration du délai de dépôt des dossiers de candidature aux élections locales du 23 novembre prochain. Les contestataires du FLN, dénoncent «la mise sous le coude des listes de candidatures officielles et leur remplacement par d'autres élaborées d'une manière occulte en dehors des instances du parti». Le sit-in s'est transformé en bataille rangée entre les protestataires et ceux qui soutiennent les listes élaborées par la direction centrale du parti ou les «listes de Ould Abbès», laquelle bataille a été observée avant-hier devant le siège du FLN à Alger. Les militants mécontents venus des différentes mouhafadhas en sont arrivés aux mains, selon plusieurs témoins oculaires. Ils dénoncent ce qu'ils appellent «des manoeuvres dans le classement qui a ciblé plusieurs listes, dont des candidats déclassés en faveur d'autres qui seraient parachutés». «Les gens parachutés viennent notamment du milieu des détenteurs de la chkara», indique-t-on. Ces contestations interviennent alors que l'opération de dépôt des listes de candidature pour le double scrutin(APW/APC) s'est clôturée le 24 septembre à minuit. Or, «le FLN a continué à déposer des listes de candidature au niveau des Drag hors délai», d'après les accusations de certains partis politiques. L'ex- président du MSP, Abderezzak Makri, accuse, à travers son message posté sur sa page facebook, les partis de la majorité présidentielle, en l'occurrence le FLN, RND, TAJ et MPA, ainsi que d'autres listes indépendantes «de continuer à déposer des dossiers de candidature au niveau des Drag même après la clôture de l'opération de dépôt des listes de candidature». Le président du Front El-Mostakbel, Belaïd Abdelaziz, a aussi dénoncé la politique du deux poids, deux mesures de l'administration concernant l'opération de dépôt des listes de candidature aux élections locales. Abdelaziz Belaïd a pointé du doigt la Haute Instance indépendante de surveillance des élections de Abdelwahab Derbal, qui n'a pas constaté ces dépassements graves. La centralisation du choix et classement des candidats sur les listes de candidature pour les APW et la quasi-majorité des APC importantes, qui dépassent les 100.000 habitants sont à l'origine de la contestation grandissante que connaît le parti. Les listes de candidature ont été tranchées au niveau central et les candidats exclus ont naturellement manifesté leur colère. «Dans plusieurs communes, des listes établies par des commissions locales ont été refaites sur injonction de la direction nationale», ajoute-t-on encore. Si pour certaines formations politiques l'opération de confection des listes relevait d'un long parcours du combattant, avec son lot de difficultés à trouver des parrainages et à légaliser les signatures et aussi à trouver des femmes candidates, pour d'autres, ladite opération a suscité des remous et des mécontentements, à l'instar de l'ex-parti unique, le FLN. Le parti dirigé par Djamel Ould Abbès a, certes, réussi «haut la main» le test de la confection des listes en couvrant les 48 wilayas et les 1548 communes, mais a suscité la colère des exclus au niveau local, ce qui risque de déteindre sur la campagne électorale. Ceci dit, reste à savoir la tournure que prendra cette contestation dans les prochains jours, soit avant la validation des listes par les Drag.