L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé hier «le renvoi sommaire» par la Jordanie de réfugiés syriens dans leur pays en guerre en dépit des risques qu'ils encourent. «La Jordanie a expulsé collectivement des groupes de réfugiés (...) et a ignoré les réelles menaces auxquelles font face ces personnes à leur retour en Syrie», a déploré le directeur de HRW pour les droits des réfugiés, Bill Frelick, dans un rapport rendu public hier. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme dont le siège est à New York, les autorités jordaniennes ont expulsé mensuellement environ 400 réfugiés au cours des cinq premiers mois de cette année. HRW relève que ces renvois collectifs ont augmenté après les attaques subies par les forces de sécurité jordaniennes notamment en 2016 et revendiquées par le groupe terroriste «Etat islamique» (EI/Daesh). Mais elle souligne que les autorités «n'ont fourni aucune preuve sur l'implication présumée des expulsés» dans ces agressions. La Jordanie, voisine de la Syrie, accueille plus de 650 000 réfugiés syriens selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). Ils sont 1,3 million, selon Amman. HRW a appelé la Jordanie à cesser les expulsions collectives, mais elle a aussi enjoint les autres pays «à généreusement aider» Amman pour accueillir ces personnes fuyant la guerre. Dans une réaction, le ministre d'Etat à l'Information et porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed al-Momeni, a réfuté «les accusations contenues dans ce rapport». «Nous souhaitons que les organisations (internationales) traitent les questions en rapport avec la souveraineté (de l'Etat jordanien) avec plus de rigueur», a-t-il ajouté.