Ils étaient venus à Almeria surtout pour acquérir de l'expérience. Le karaté était venu à Almeria avec l'ambition de défendre crânement ses chances étant entendu que dans une compétition qui regroupe des nations européennes qui font partie de la crème de la discipline mondiale, il n'y avait guère lieu de s'attendre à des exploits de la part de nos représentants. Mais le karaté algérien a su se départir de ses complexes pour se hisser au niveau de ses adversaires dont les moyens n'ont absolument rien à voir avec ceux, dérisoires, dont il dispose. Hier, Koceila Hamadini est sorti de l'oubli où il était confiné pour se hisser sur le podium de la catégorie des -65 kg. Il a, en cela, presque imité sa compatriote Ilhem El Djou laquelle, la veille, a mieux fait que lui car si Koceila s'est adjugé le bronze, la demoiselle s'est emparée de l'argent. Cette jeune fille toute menue qui combat chez les - 55kg, ne savait pas ce que les Jeux méditerranéens voulaient dire. «Je n'avais jamais quitté l'Algérie avant cette année. La seule fois où je suis sortie du pays, c'était en février dernier pour participer au tournoi de Carthage, en Tunisie. Almeria est pour moi le premier grand tournoi de niveau mondial auquel je prends part. Rien qu'à l'idée d'affronter des filles venant de pays comme l'Espagne ou l'Italie me donnait la chair de poule» avoue-t-elle. La crainte c'était de la voir jouer avec complexe. «J'ai passé mon temps à lui expliquer qu'elle n'avait pas à faire une montagne de ses adversaires européennes», indique l'entraîneur national, Youcef Khaled. Il fallait qu'elle entre dans la compétition en croyant en ses chances. «Je lui ai donc demandé de combattre sans se soucier de l'origine de celle qui était en face d'elle, de laisser ses qualités s'exprimer» poursuit-il. Le hasard du tirage au sort lui a fait passer un premier tour sans combattre, mais au second, elle a eu comme adversaire la Française Sonia Nekkache devant laquelle elle s'est fort bien comportée (3-0). Lors de l'étape suivante, l'épreuve était plus dure encore puisqu'il s'agissait pour Ilhem d'affronter l'Espagnole Estefania Garcia Romo qui avait tout le public de la salle Rafael Florido derrière elle. Malgré ce handicap, l'Algérienne est sortie à son avantage provoquant une énorme déception dans les tribunes et dans le camp espagnol qui voyaient en leur représentante une médaillée d'or en puissance. Ilhem était en finale où elle a eu à rencontrer l'Italienne Selene Guglielmi. «Ilhem n'était pas inférieure, en qualité pure, par rapport à elle, nous a déclaré Khaled. Ilhem El Djou n'a pas fini de faire parler d'elle. Quant à Koceila Hamadini, il est monté, hier matin, sur la troisième marche du podium après avoir été battu d'entrée de compétition par l'Espagnol Oscar Martins Vazquez (futur médaillé d'argent). Koceila a ensuite été repêché et s'est mis à gagner en s'imposant, d'abord face au Croate Goran Lucin (5-1) puis face au Turc Haldun Alagas (6-0). Ce qui lui a permis d'atteindre le bronze en compagnie de l'Italien Guiseppe Di Domenico. De son côté, Amar Khodja a été éliminé en quarts de finale par le Français Dona Davi, vainqueur (1-0), après avoir pris le meilleur, en huitième de finale, sur le Grec Adrio Kristos par (8-0). Pour sa part, l'Algérienne Zioui Chahrazad (-65 kg), n'a pu dépasser le cap du premier tour après sa défaite devant la Bosniaque Merima Sovitic (2-1). La fin de la compétition de karaté est intervenue avec une nouvelle médaille de bronze pour les Algériens, oeuvre de Yacine Gouri dans la catégorie des - 75 kg. Celui-ci, qui a passé le premier tour sans combattre, a fait son entrée sur le tapis en disposant (2-1) de Matjaz Koncina. Malheureusement lors du tour suivant, il a été battu sur pénalité par le Bosniaque alors que la marque entre les deux karatékas était de 1 à 1. Yacine ratait ainsi de peu l'accès à la finale que devait remporter le Français Olivier Beaudry. Dans les repêchages, Gouri s'est repris pour s'imposer 5-4 face devant le Serbe Milos Jovanovic, victoire qui lui a permis de remporter le bronze au même titre que le Grec Papadopoulos.