«Le président accomplit son rôle et l'Algérie dispose d'institutions élues, signe de la stabilité du pays» Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) et le non moins Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'a pas manqué hier de répondre à la déclaration, rendue publique le 8 octobre dernier, et à travers laquelle trois personnalités, à savoir, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali-Yahia Abdennour et Rachid Benyellès ont appelé les Algériens à faire front commun contre l'éventualité d'un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika. Dans une interview accordée à Ennahar TV, Ahmed Ouyahia, qui s'est adressé à ceux qui veulent destituer le président Bouteflika, a commencé par rappeler que l'opposition, prise dans une tourmente et une grande agitation politique, n'a d'autre sujet que la maladie du chef de l'Etat et l'exigence de son départ. A leur adresse, le secrétaire général du RND a sèchement dit «le pays fonctionne normalement. Le président accomplit son rôle et l'Algérie dispose d'institutions élues, signe de la stabilité du pays». Et d'insister «c'est bien le président de la République qui dirige le pays». Tirant à boulets rouges sur cette opposition «sans programme politique», Ahmed Ouyahia soutient que cette dernière ne fait que «tourner en rond» ne formulant «aucune proposition» de sortie de crise pour le pays. Ahmed Ouyahia, qui est depuis août le nouveau Premier ministre, a, une nouvelle fois, réitéré que «l'Algérie n'est pas en train de s'effondrer et ne va jamais s'effondrer comme le prédisent certains». «La situation est normale. L'Algérie mène une bataille économique et financière, mais elle n'est pas en train de s'effondrer», a-t-il dit en réponse à l'opposition qui, rappelle-t-il, «sans formuler aucune proposition ou alternative au peuple algérien, ne cesse de critiquer le recours à la planche à billets et aspire à ce que la situation aille de mal en pis pour le pays». Le secrétaire général du RND se veut donc rassurant sur l'état de santé du président de la République qui «assume sa fonction présidentielle et veille sur les affaires du pays». Sans le dire explicitement, Ouyahia considère que la meilleure réponse aux partisans de l'application de la procédure de l'empêchement au président de la République, est l'audience accordée par le chef de l'Etat au Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, présent lundi et mardi derniers en Algérie. «Le pays fonctionne et l'étranger peut en témoigner peut-être avant même des enfants du pays que le président assure normalement sa mission (...)» n'a pas manqué de souligner Ahmed Ouyahia estimant ainsi que ce qui se dit ici et là sur le chef de l'Etat et sur ses capacités à gouverner ne compte pas. Le plus important, selon lui, est que le pays fonctionne normalement sous la présidence de Bouteflika qui veille au maintien de la stabilité et au traitement de la crise financière qui secoue le pays. Et à ce propos, le Premier ministre semble convaincu que les problèmes financiers du pays sont pris en charge à travers l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit et que l'Algérie traversera cette période difficile sans de graves conséquences sur le citoyen, Ahmed Ouyahia semble consacrer toute son attention sur l'application du programme du gouvernement, dernièrement adopté par les deux chambres et pour lequel, il est fort possible qu'il fasse appel à des technocrates afin d'appliquer ses directives. Un remaniement ministériel dans les prochaines semaines n'est donc pas à écarter. A rappeler enfin que la réaction de Ahmed Ouyahia intervient quelques jours après les appels lancés par certaines personnalités politiques et des groupes d'individus, pour la destitution du président Bouteflika. Des appels auxquels l'Armée avait répondu par la négative en réaffirmant son attachement à ses strictes missions constitutionnelles qui sont la défense de l'intégrité territoriale du pays, sa sécurité et de sa souveraineté.