l'Algérie s'apprête à rejoindre l'un des plus grands et plus puissants espaces économiques régionaux du monde. L'accord d'association conclu entre notre pays et l'Union européenne entrera en vigueur le 1er septembre prochain, «soit la date prévue, après que des clarifications juridiques eurent été apportées à la partie algérienne qui en a fait la demande», annonce-t-on à partir de Bruxelles, où siège la présidence de l'UE. Ainsi, l'Algérie s'apprête à rejoindre l'un des plus grands et plus puissants espaces économiques régionaux du monde. Pour l'Union européenne, «il n'y a aucun souci particulier, ni flottement ou retard» dans la mise en oeuvre de l'accord. Affirmant de la sorte que la partie algérienne est ponctuelle au rendez-vous qui veut que l'entrée en vigueur de l'accord intervienne le premier jour du deuxième mois qui suit le dépôt des instruments de ratification au Conseil (représentation des Etats membres de l'UE), ce qui correspond justement au 1er septembre 2005. Le dernier acte politique de l'UE y afférent, a été accompli le 18 juillet dernier, lorsque le conseil des ministres européens des Affaires étrangères, la plus haute instance politique de l'UE, a adopté officiellement à Bruxelles la décision finale de l'accord d'association avec l'Algérie, apprend-on. Cet accord d'association, qui intervient après de longues années de négociation (huit années: de 1993 à 2001), est aussi conclu à une étape de forte croissance pour l'économie nationale, où les investissements directs étrangers (IDE) sont améliorés, avec en prime une hausse avantageuse du prix du baril de pétrole qui frise la barre psychologique des soixante-dix dollars, à l'origine d'une réserve de change avantageuse pour le pays qui avoisinera bientôt le seuil des 58 milliards de dollars. Même si cette dernière n'entre pas directement en ligne de compte dans le calcul servant à élaborer la loi de finances, elle permet néanmoins de rejoindre avec confiance les pays membres de la Communauté européenne, premier débouché des exportations algériennes et notamment pour le gaz naturel. La visite, fin juin dernier à Alger, de la commissaire européenne aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, Mme Bénita Ferrero-Waldner, qualifiée de très fructueuse, a permis de déterminer déjà en commun les étapes et les priorités de la coopération. Tandis que le ministre des Affaires étrangères algérien vient de formaliser cette démarche dans un document adressé à l'Exécutif européen qui la qualifie de feuille de route de la mise en route de l'accord d'association désormais conclu. L'accord d'association qui lie finalement notre pays à l'espace européen, implique pour l'Algérie des adaptations à apporter et des défis à soulever, mais les opportunités qu'il offre sont nombreuses. En premier lieu, la nature juridique de l'accord d'association est de type «soft law» observent les spécialistes, c'est-à-dire qu'il comporte très peu de dispositions contraignantes (contrairement à celui de l'OMC). Par ailleurs, l'accord avec l'UE n'intègre pas les domaines touchant au démantèlement tarifaire des produits agricoles et de la pêche, la libéralisation du commerce des services, tandis que pour l'énergie et les mines, il ne comporte pas de dispositions juridiques particulières ou spécifiques. Le seul domaine d'engagement contraignant concerne l'établissement de la zone de libre-échange pour les produits industriels par un démantèlement tarifaire progressif. où les droits de douane sur quelques produits sensibles ne sont réduits que progressivement et ne seront éliminés qu'au bout d'une période de douze ans. Cependant, pour accompagner ce processus d'accession à une zone de libre-échange, l'accord prévoit un dispositif de coopération complexe dans divers domaines dont celui de la protection des droits de l'homme, la mise à niveau des entreprises ainsi que d'autres changements structurels majeurs.