Le Maroc inonde l'Afrique de drogue L'Office onusien sur la drogue et le crime avait déjà confirmé que la production de haschisch, en constante croissance, fait du Maroc, le plus grand fournisseur de résine de cannabis dans le monde. Vraisemblablement éreintée de mener une lutte sans répit contre le kif marocain qui inonde le pays et menace sérieusement la jeunesse algérienne, l'Algérie et par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a décidé de s'attaquer frontalement à cette forme de «guerre» que nous livre le Royaume chérifien. Hier et lors d'un débat avec les chefs d'entreprise à l'université d'été du Forum des chefs d'entreprise, le chef de la diplomatie n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour exprimer l'exaspération des pouvoirs publics. Il a ainsi accusé le Maroc d'inonder l'Afrique de drogue. Se référant à des confidences faites par des hauts responsables africains, Messahel affirme que «les avions de Royal Air Maroc transportent autre chose que des passagers». Il dira même que «les banques marocaines en Afrique sont utilisées dans le blanchiment des revenus de la vente du haschisch». clairement donc, le ministre des Affaires étrangères accuse le Maroc de blanchir l'argent du haschisch en Afrique. «Il y a des dirigeants africains qui le reconnaissent», a-t-il d'ailleurs affirmé, en refusant de considérer le Royaume comme un exemple pour l'investissement en Afrique. La sortie de Abdelkader Messahel n'est pas infime. En décidant de dire tout haut ce qui se disait de bouche à oreille, le ministre des Affaires étrangères vient de jeter un pavé dans la mare. Une déclaration qui confirme, s'il y a lieu, de la gravité des conséquences du narcoterrorisme cultivé, traité et exporté par le Royaume marocain vers l'Algérie. En l'inondant de kif, le Royaume chérifien veut-il détruire le tissu de la société algérienne? Tout porte à le croire en voyant les montagnes de haschisch saisies depuis des années. Ce trafic qui prend des allures de plus en plus dangereuses ne peut, et à juste titre, qu'inquiéter les autorités du pays qui constatent, impuissantes, que l'Algérie est devenue une grande destination de la marchandise marocaine. Durant l'été dernier, les services de la Gendarmerie nationale ont saisi près de 6 tonnes de kif traité au niveau des wilayas côtières. Au mois de mars 2017, c'est pas moins d'un quintal de kif traité qui a été saisi dans la capitale de l'Ouest. Selon un bilan de l`Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt), Plus de 14 tonnes de résine de cannabis ont été saisies en Algérie durant le premier trimestre de l`année 2017, dont 86,75% dans l`ouest du pays. Ce qui confirme donc que la comptabilité de la drogue révélée chaque jour par les services de sécurité fait froid dans le dos et peur. Les données de l`Onldt confirment que la filière marocaine est très largement mise en cause dans le trafic de drogue. La totalité des quantités de résine de cannabis saisies, qui représente la plus grande quantité des drogues saisies en Algérie, provient du pays voisin, le Maroc, comme l'a déjà révélé le directeur de l'Office non sans préciser que plus de 80% du cannabis saisi a été enregistré dans la région Ouest du pays. Un constat qui a déjà été fait, faut-il le rappeler, par l'Office des Nations unies sur la drogue et le crime (Onudc), qui dans son rapport annuel 2015, a confirmé que la production de haschisch en constante croissance d'année en année, fait désormais du Maroc, le plus grand fournisseur de résine de cannabis dans le monde. Basé sur des chiffres fournis par le gouvernement marocain, le rapport onusien a indiqué également que la production du cannabis qui s'étale sur plus de 57.000 hectares, constitue une véritable menace pour les pays voisins dont l'Algérie, ainsi que pour l'Europe. Il y a lieu de citer également et selon plusieurs sources y compris des documents américains révélés par WikiLeaks, que «l'Etat marocain tolère la culture du cannabis dont les barons occupent des postes importants dans les hautes sphères de l'Etat». Le rapport a indiqué également que le «mur de la honte» marocain, au Sahara occidental, constitue la plaque tournante des grandes quantités de cannabis destinées à la région sahélienne «dans le but précis de déstabiliser cette région et de présenter le Maroc en choix alternatif'' en tant que pays stable et modéré''». Cette dernière remarque du rapport 2015 de l'ONU sur la drogue confirme s'il le fallait que la politique marocaine de gestion de ce fléau se résume à une vaste «autorisation de produire et d'exporter» le poison vers toute l'Afrique et notamment vers le pays voisin, l'Algérie. Faut-il rappeler que la production du kif au Maroc pèse près de 20% du PIB et fait travailler des dizaines de milliers de Marocains? Il n'est donc par attendu que le Royaume s'en délaisse facilement au grand malheur de l'Algérie dont les enquêtes sur la consommation de ce poison ont déjà confirmé son arrivée dans les écoles primaires.