Le ministre des Affaires étrangères L'Union européenne affiche un intérêt manifeste à coopérer avec l'Algérie, un pays qui a vaincu le terrorisme. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a coprésidé avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, la 1ère session du dialogue avec l'UE sur la sécurité régionale. Une rencontre qui a fait ressortir une sorte de «blanc-seing» quant à la démarche algérienne en ce qui concerne son expérience en matière de lutte contre le terrorisme. Le dialogue entre l'UE et l'Algérie vise à asseoir les jalons d'une véritable coopération en la matière et bénéficier de la conception algérienne dans ce domaine combien même sensible et complexe. D'ailleurs, l'UE souligne les «moyens d'unir les forces pour lutter contre le terrorisme et appuyer les efforts de l'Algérie en matière de stabilisation régionale», précisent les experts de l'Union européenne dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Dans ce sens, l'Union européenne affiche un intérêt manifeste à coopérer avec l'Algérie, un pays qui s'est distingué par sa doctrine sécuritaire qui lui a permis d'en finir avec le terrorisme. Ce n'est pas par hasard que l'UE sollicite l'Algérie à travers cet événement qui n'est pas des moindres en indiquant que «l'Algérie jouit d'une expérience mondialement reconnue en matière de lutte contre le terrorisme et pourrait apporter à l'UE une expertise avérée en la matière», affirme la chef de la diplomatie, Federica Mogherini. Lutter contre le terrorisme transnational ce n'est pas du tout une sinécure, surtout que l'Algérie inscrit cette lutte dans une double approche, la première est d'ordre de la priorité interne, c'est-à-dire en rapport avec sa propre constante de mettre hors d'état de nuire toutes les velléités visant à menacer la stabilité du pays par un terrorisme résiduel, mais la vigilance doit rester intacte quant à cette menace. Le deuxième volet de cette double approche de lutte contre le terrorisme, c'est l'engagement de l'Algérie dans une dynamique géostratégique au niveau régional pour sécuriser ses frontières que ce soit par rapport à ce qui se passe chez le voisin libyen ou au niveau du Sahel où les zones grises se multiplient et prennent la dimension d'un terrorisme international aux relents foncièrement d'intérêts de mainmise par des puissances interposées dans la perspective de reconfigurer la carte de la région et cibler les Etats-nations dans leur substance, c'est-à-dire dans leur souveraineté. De ce point de vue, l'UE souligne le «travail considérable pour sécuriser ses frontières et joue un rôle de premier plan dans la stabilisation de la région», note Federica Mogherini. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani a exprimé sa satisfaction par rapport au rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et sa place de leader en la matière dans la région. Dans ce sillage, le président du Parlement européen indique que «nous sommes très satisfaits du travail que l'Algérie accomplit pour la stabilisation de la rive sud de la Méditerranée», assure-t-il. La position algérienne se fait exprimer par la voix de son ministre Abdelkader Messahel qui explique que «l'expérience algérienne en matière de déradicalisation intéresse énormément les Européens. Ils ont besoin de voir comment nous avons procédé et nous sommes prêts à aider et à partager cette expérience», déclare Abdelkader Messahel à l'encontre des experts et responsables de l'Union européenne. La position algérienne ne fait pas dans le démembrement de la problématique de la lutte contre le terrorisme sans que cela soit renforcé par une démarche consistant à lutter contre la migration clandestine et le crime organisé qui sont considérés comme le terreau fertile de cette nébuleuse terroriste aux ramifications tentaculaires sur le plan planétaire. Le ministre des Affaires étrangères a été explicite quant à l'approche algérienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation en précisant que «nous sommes prêts à échanger nos approches et nos expériences dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent et de réfléchir ensemble sur le meilleur moyen de gérer la problématique de la migration clandestine», affirme-t-il. C'est dire que la lutte contre le terrorisme et la migration clandestine vont de pair pour ne pas dire indissociables. C'est ce qui explique que l'Algérie ne badine pas avec ce dossier complexe et sensible, celui de la sécurité et de la stabilité du pays et ses frontières. Messahel a réitéré la volonté de l'Algérie de coordonner et de dialoguer sur les voies et moyens possibles pour mettre en oeuvre une stratégie commune qui tient compte de la souveraineté du pays et les autres pays voisins sur le plan de la lutte contre le terrorisme, la migration clandestine et le crime organisé. L'Algérie vient de faire connaître sa démarche en toute transparence et sans ambages quant à ce dialogue et coopération avec l'Union européenne en déclarant par la voix de son ministre des Affaires étrangères que «la première session de ce dialogue stratégique, nous a permis de définir le cadre dans lequel nous allons travailler, la façon de procéder, mais surtout d'identifier les champs d'action», rétorque-t-il. C'est cette approche qui met la sécurité du pays et de ses frontières avec ses voisins qui anime les responsables de la chose sécuritaire en Algérie, et c'est aussi une démarche qui rompe avec des lectures linéaires des enjeux géostratégiques dans la région du Sahel et les affidés du chaos constructif.