Jamais de toute son histoire, la ville n'a vécu une scène théâtrale aussi spectaculaire. Réagissant contre une décision de justice, faisant état de libérer leurs demeures, au moins 18 familles, peuplant le bâtiment du quartier dit Sabri Abdelaziz, situé en plein centre-ville, ont, après avoir muni l'immeuble d'explosifs (des bouteilles de gaz butane et cocktail molotov), menacé de faire tout exploser si la justice venait à faire appliquer sa décision jugée arbitraire. La détermination de ces 18 familles à vouloir mettre à exécution leurs menaces, a suscité, et c'est la moins que l'on puisse dire, une véritable psychose au sein de la population constantinoise. Ces familles s'étaient en réalité préparées à recevoir un huissier de justice pour appliquer la décision de justice, sachant que depuis quelques jours, l'une des familles «victimes» de ce jugement se trouve dans la rue, livrée à l'humeur de la nature. L'officier ministériel chargé d'assurer l'exécution de la décision, est venu prier deux autres familles. Cependant, décidés à faire abstraction au jugement, c'est avec colère et menace que l'huissier a été reçu par les 18 occupants de l'immeuble. L'émeute qui a aussitôt éclaté, a contraint les autorités concernées à revenir sur leur décision. Les habitants, a-t-on constaté, avaient d'abord bloqué la porte de l'entrée principale pour placer ensuite les engins explosifs à tous les étages. Elles ont pris également la peine de rassembler des pneus et des troncs d'arbres, et y ont mis le feu pour empêcher les éléments des forces de l'ordre de s'approcher du bâtiment. Tandis que les et les enfants restaient à l'intérieur, les pères de famille sont sortis dans la rue, incitant leurs épouses et enfants à jeter tout ce qui pouvait brûler. Selon des témoins oculaires, une mère de famille a failli perdre la vie dans ces circonstances. Elle put être évacuée grâce aux éléments de la Protection civile, qui ont dû la faire sortir par une fenêtre, sachant que la victime a tenté de mettre fin à ses jours. Certaines sources ont confié que ces familles n'ont pas été averties de la décision de justice et qu'après avoir pris connaissance du jugement prononcé à leur encontre, ces familles ont saisi les pouvoirs publics afin de régler ce problème. Mais leurs doléances ont été comme un coup d'épée dans l'eau. On nous précisera également que l'immeuble en litige est un bien de l'Etat. Les mêmes sources ont souligné que des forces occultes ont même falsifié des documents pour réussir leur coup, tout en signifiant que rien ne prouve encore, si oui ou non, l'immeuble appartient réellement à l'Etat. L'intervention des forces de l'ordre a été vaine. La situation semble se compliquer. Le bâtiment a été encerclé et un renfort considérable a été dépêché sur les lieux.