Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé avoir annulé hier la nomination du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, comme ambassadeur de bonne volonté, expliquant que cela était dans l'intérêt de l'agence de l'ONU après la controverse provoquée par sa décision. «Au cours des derniers jours, j'ai réfléchi à la nomination de son excellence le président Robert Mugabe comme ambassadeur de bonne volonté de l'OMS pour (les maladies non transmissibles) en Afrique. En conséquence, j'ai décidé d'annuler cette nomination», a écrit dans un communiqué le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le choix du président Mugabe annoncé cette semaine par l'ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères avait provoqué un tollé de critiques d'ONG dénonçant l'effondrement du système de santé zimbabwéen sous le régime Mugabe mais aussi de pays finançant l'OMS comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. M. Tedros, qui a pris la direction de l'agence en juillet, a ajouté dans son communiqué avoir «écouté attentivement» les critiques et parlé au gouvernement zimbabwéen. «Nous avons conclu que cette décision était servait au mieux les intérêts de l'Organisation mondiale de la santé», a-t-il expliqué. Le système de santé au Zimbabwe, comme beaucoup d'autres services publics, s'est effondré sous son régime autoritaire et répressif. La plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d'équipements, les infirmières et les médecins sont régulièrement laissés sans salaires.