Le baril de Brent restait nettement au-dessus des 59 dollars Mohammed ben Salmane Al Saoud s'est prononcé en faveur de la reconduction de l'accord de baisse de la production de 1,8 million de b/j jusqu'à la fin de 2018. La cible a été atteinte à 15h 34, très exactement, à Alger. Plus rien ne semblait s'opposer pour que le baril «casse» la barre des 60 dollars. Et il semblait déterminé à s'y maintenir bien au-dessus. Il affichait 60,30 dollars à 16h20 précises Les experts les plus optimistes le voyaient franchir ce niveau vers la fin de l'année. Se maintiendra-t-il en fin de séance? Les pronostics sont ouverts. Le suspense est garanti. Le baril de Brent restait nettement au-dessus des 59 dollars, hier, à 16 heures après avoir grimpé nettement jeudi en fin de séance européenne pour atteindre 59,55 dollars, à son plus haut depuis deux ans, tandis que le WTI a touché son plus haut depuis plus de un mois à 52,86 dollars. Les pays producteurs (Opep et hors Opep) qui ont décidé de rééquilibrer le marché et faire rebondir les prix sont en train de voir leurs efforts porter leurs fruits. Plus que jamais, l'Opep et à sa tête son chef de file avance en rangs serrés appuyée par ses 11 alliés dont la Russie. Mohammed ben Salmane Al Saoud, prince héritier d'Arabie saoudite et vice-Premier ministre, s'est prononcé en faveur de la reconduction de l'accord de la baisse de la production de 1,8 million de b/j jusqu'à la fin de l'année 2018. «Oui, bien sûr», a répondu le prince lorsqu'on lui a demandé, si l'Arabie saoudite soutenait la reconduction de cet accord lors d'une interview le 25 octobre sur Bloomberg News. «C'est désormais comme si l'extension était acquise», a souligné Gene McGillian de Tradition Energy. «Les investisseurs ont confiance dans une extension de l'accord (de réduction de la production de pétrole) soutenue par le prince d'Arabie saoudite», a ajouté l'analyste. Plus tôt dans la semaine, c'est le ministre de l'Energie du Royaume wahhabite, Khalid al-Falih, qui avait affiché sa détermination à ramener les stocks de marché dans les pays consommateurs de l'Ocde à leur niveau moyen des cinq dernières années. Riyadh est décidé à prendre le taureau par les cornes pour éponger le surplus qui a noyé le marché et lui a occasionné un déficit budgétaire «historique». Si les pays producteurs de pétrole, ceux de l'Opep en l'occurrence, n'ont pas été épargnés, l'Arabie saoudite, qui assure plus de 30% de la production mondiale, a enregistré en 2015 un déficit budgétaire record de 98 milliards de dollars (89,2 milliards d'euros) en raison de l'effondrement des prix du pétrole. Après avoir longtemps tergiversé, elle a fini par se rallier à l'option défendue par l'Algérie et le Venezuela qui s'étaient prononcés assez tôt pour une diminution de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Il aura fallu plus de deux années de chute ininterrompue des cours de l'or noir pour que cette option fasse l'unanimité. Une initiative de longue haleine qui fût rendue possible suite à l'offensive diplomatique initiée par le président de la République pour mettre fin à cette saignée. Elle s'est concrétisée le 28 septembre 2016 lors d'un sommet de l'Opep qualifié d' «historique» qui s'est tenu à Alger en marge du 15ème Forum international de l'énergie. Il a servi de socle à la décision des 24 pays producteurs Opep et non-Opep de retirer 1,8 million de barils par jour du marché mondial. Sa prolongation au-delà du mois de mars prochain de neuf mois doit provoquer l'étincelle tant attendue pour que les cours de l'or noir reprennent des couleurs. Selon les chiffres publiés mercredi dernier par le département américain de l'Energie (DoE) les stocks d'essence ont baissé de 5,5 millions de barils et les produits distillés de 5,2 millions de barils, «mettant ces derniers à leur plus bas niveau de début de saison de chauffage depuis 2014 (...) Les optimistes (y) verront un soutien aux prix», ont souligné les experts du second groupe bancaire allemand Commerzbank. L'Arabie saoudite, qui a annoncé qu'elle allait retirer 560.000 barils par jour en novembre, va sans doute contribuer à élargir la faille.