La question de la prolongation de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour des pays Opep-non- Opep sera indéniablement au coeur des discussions algéro-russes. Le consensus va vraisemblablement se faire pour redonner du tonus aux cours de l'or noir. La visite du président du gouvernement de la Fédération de Russie Dmitri Medvedev à Alger, représente sans aucun doute un jalon dans sa réalisation. L'Algérie étant un acteur clé de la décision de la réduction de l'offre de l'Opep et de ses 11 alliés hors cartel. C'est en effet le 28 septembre 2016 qu'elle a pris forme lors d'un sommet historique de l'Opep organisé à Alger en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Suite à une offensive diplomatique d'envergure initiée par le chef de l'Etat. L'adhésion de la Russie à cette initiative lui a donné une autre dimension. 24 pays Opep et non-Opep ont décidé le 10 décembre 2016 de réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour. Cela a permis aux prix de se redresser quelque peu, mais pas suffisamment. La question de la prolongation de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour sera donc, en principe, au coeur des discussions algéro-russes. Les deux parties souffrant du niveau actuel de leurs revenus pétroliers. Les prix qui culminaient à quelque 115 dollars ont commencé leur descente aux enfers vers la mi-juin 2014 pour se retrouver tout juste au-dessus des 55 dollars. Hier vers 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 55,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, accusant un recul de 49 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de novembre se négociait à 49,14 dollars, cédant à son tour 15 cents. L'axe Alger- Moscou pour secouer le baril est un atout non négligeable dans la riposte à la «guerre des prix» entretenue par les Américains qui ont saturé le marché avec, notamment, la surexploitation de leur pétrole de schiste. L'Algérie et la Russie s'étaient déjà concertées à un moment où le baril baissait pavillon. «Nous nous sommes prononcés en faveur d'une reconduction de l'accord en faveur de la réduction de la production pétrolière jusqu'en mars 2018», avait indiqué au mois de mai 2017 l'ex-ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa, à l'issue d'entretiens avec son homologue russe Alexandre Novak. Le temps d'aller au-delà de cette date butoir est venu. La visite de Dmitri Medvedev en offre l'opportunité. D'autant plus que le marché demeure à l'écoute de ce que décideront l'Opep et ses 11 alliés dont la Russie. «Le marché s'inquiète de l'équilibre de l'offre et de la demande en 2018, et n'est pas persuadé que l'Opep et ses partenaires arriveront à poursuivre l'accord tout au long de l'année», souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. La réponse ne saurait tarder. Après le roi Salmane d'Arabie saoudite qui s'est exprimé depuis Moscou le 6 octobre, le secrétaire général de l'Opep s'est prononcé à son tour pour une poursuite de la baisse de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, dont la Russie. «Pour poursuivre le rééquilibrage du marché, il faudra prendre des mesures supplémentaires», a affirmé Mohammed Sanusi Barkindo, cité par l'agence Bloomberg. Le réchauffement des relations entre la Russie et l'Arabie saoudite, premiers producteurs d'or noir qui pèsent plus de 20 millions de barils par jour, soit la consommation quotidienne des Etats-Unis, va probablement conduire à la prolongation de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour. Une décision dont l'écho proviendra d'Alger.