Le commerce informel n'est pas le fait du hasard mais généré par le comportement des citoyens eux-mêmes. Invité hier à la Chaîne II de la Radio nationale, le ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub a appelé à la moralisation du secteur du commerce et en particulier le commerce extérieur. Interpellé sur le volet mondialisation et l'adhésion de notre pays à l'OMC, il a explicitement parlé de toilettage de l'import-export qui doit, dans un proche avenir, dignement représenter l'Etat algérien. Notamment à la faveur de l'accord d'association avec l'Union européenne et l'instauration d'une zone de libre-échange à l'horizon 2017. Les importateurs-exportateurs devront, selon lui, se spécialiser dans une activité précise et ne plus se réfugier derrière des créneaux fourre-tout. Basta à l'informel! Place aux activités légales et réglementaires, a-t-il clamé. Toujours dans le volet mondialisation, le ministre a indiqué que le gouvernement algérien ne subit aucune pression particulière. «La date d'accession à l'OMC n'est pas un objectif en soi et nous n'avons aucune contrainte de temps», a-t-il déclaré à ce sujet. Tout en indiquant la nécessaire mise à niveau de l'arsenal juridique et réglementaire national, il a néanmoins mis l'accent sur «la pérennité de la décision algérienne quant à l'option OMC». non sans ajouter cependant qu'un travail colossal de communication reste à déployer en direction de l'opinion afin de la garder informée de l'évolution de ce dossier, dont les rounds de la mi-juillet et ceux du mois de septembre apporteront des éclairages nouveaux. Dans un autre endroit, le ministre du Commerce, interpellé sur la question du commerce informel, du contrôle de la qualité et de la défense de la santé du consommateur en cette période de grandes chaleurs ou encore les espaces dédiés au commerce dans l'Algérois, y compris les foires, a tout de go déclaré que son secteur demeure le parent pauvre de la relance économique avec seulement 2 milliards de dinars sur les 55 milliards de DA. «Avec les carences en structures que connaît présentement mon département, nous ne pouvons booster le commerce en Algérie» a-t-il ajouté en expliquant dans le détail certaines mesures prises au niveau ministériel et gouvernemental afin de redresser une situation qui n'a que trop duré. Il n'omettra pas de signaler à cet effet, l'appel fait au chef de l'Etat pour qu'il revoie la copie du commerce. Ainsi, M.Djaâboub plaidera en faveur d'espaces plus conséquents pour mieux assimiler une activité commerciale toujours en hausse, telles les foires d'exposition, les marchés de gros aux normes requises, les pêcheries, les abattoirs... Alors qu'il était questionné sur le phénomène du commerce de rue et la de vente de produits destinés à la consommation à même les trottoirs, le ministre, intransigeant, a condamné sévèrement ce genre d'activité et invite à bouder les produits mis sur les étals de fortune. «Finie la récréation pour l'informel!» a-t-il tonné. Le commerce informel est interdit, mais a-t-il tempéré: «Ceux qui s'y adonnent restent des commerçants potentiellement imposables» d'où, a-t-il poursuivi, la nécessité de leur créer des marchés de proximité. Le commerce informel n'est pas le fait du hasard mais généré par le comportement des citoyens eux-mêmes. Il est temps de réfléchir, lors de tout aménagement de cités, à des espaces commerciaux convenables à même d'éviter ce genre de pullulement de souks. Il rappellera la restitution de la rue de la Lyre aux piétons tout en informant la pose de la première pierre pour deux marchés importants à Alger qui absorberont l'armée de vendeurs d'étals. De même qu'un espace adéquat à Bab Ezzouar à la même finalité. Même s'il n'a révélé aucune intoxication alimentaire durant l'année 2005, le ministre a toutefois fait valoir le rôle des associations appelées désormais à collaborer avec les pouvoirs publics à la fin de préserver la santé du citoyen. «Même si elles travaillent dans le cadre du bénévolat, le rôle des associations reste primordial. Nous entendons les redynamiser grâce à un programme d'actions spécifiques», a-t-il mentionné. Le ministre confirmera le chiffre de 700 marchés parallèles dans la capitale, communiqué par le Cnes (Conseil économique et social).