La question a d'ailleurs été abordée par Abdelaziz Belkhadem qui propose un débat national sur le sujet. L'annonce par le président de la République de l'imminence de la promulgation d'une loi sur la réconciliation nationale qui sera soumise à référendum, est signe que le projet présidentiel sur l'amnistie générale est fin prêt et n'attend que la réunion des conditions techniques pour sa mise en oeuvre effective sur le terrain. En effet, le chantier en question, lancé très officiellement par le chef de l'Etat à la veille du 1er novembre dernier, a fait l'objet de plusieurs déclarations de Bouteflika à maintes occasions et jusqu'à avant-hier, le président de la République n'avait à aucun moment fait une annonce aussi précise. Bien au contraire, il lui est même arrivé d'affirmer dans l'un de ses discours qu'il ne proposera le texte au peuple algérien que lorsqu'il aura l'intime conviction que la société est prête à assumer une décision d'une importance capitale pour l'avenir de la nation. En termes plus clairs, le chef de l'Etat attendait les résultats de la campagne de sensibilisation, lancée par les partis de l'alliance avant de se prononcer définitivement. Autrement dit, les conditions politiques devaient être réunies pour assurer un succès au projet. C'est apparemment chose faite et le chef de l'Etat a donné le feu vert pour que débute bientôt la campagne référendaire officielle pour l'amnistie générale. Il faut relever qu'avant d'en arriver à cette «conviction» du bien-fondé d'une loi amnistiante, l'Algérie a vécu, durant les 7 premiers mois de l'année 2005, au rythme d'un débat politique soutenu, sachant l'imminence de deux importants rendez-vous, programmés pour l'un depuis des mois et pour l'autre depuis des années, doit aboutir dans les plus brefs délais. L'amnistie générale et la nouvelle Constitution sont en effet de grands chantiers qui ne peuvent plus souffrir de retard dans leur mise en oeuvre, tant ils constituent l'aboutissement naturel d'un travail entamé par le chef de l'Etat depuis son arrivée à la tête du pays. En effet, si, pour la réconciliation nationale les choses ont évolué crescendo jusqu'à leur aboutissement à travers l'annonce du président, le 3 juillet, il n'en demeure pas moins que le nécessaire amendement de la Constitution est également inscrit parmi les priorités de la présidence de la République. La question a d'ailleurs été abordée par Abdelaziz Belkhadem qui propose un débat national sur le sujet. Sur ces deux dossiers, le chef de l'Etat s'est explicitement exprimé, en affichant sa préférence pour la voie référendaire. Aussi, les Algériens seront-ils donc invités à donner leur avis sur la nouvelle Constitution, ainsi que sur la loi d'amnistie. Pour l'heure, la grande agitation politique faite autour de ces deux grands projets de Bouteflika brouille un peu les cartes au point où l'opinion publique subit une «overdose» d'informations et de commentaires sur des questions d'importance capitale pour l'avenir de la nation. Toute cette excitation de la scène politique nationale conduit les observateurs à s'interroger sur les véritables visées du chef de l'Etat qui, à doses «homéopathiques» donne des détails sur ses intentions. Pour l'heure, l'opinion est fixée sur le sort réservé à la réconciliation nationale. Reste la nouvelle Constitution qui donnera, dit-on dans les milieux informés des travers du système, un coup d'accélérateur, aux fins de mûrir la question au sein de la société, avant que le chef de l'Etat ne recoure à l'arbitrage du peuple.