L'ONG Reporters sans frontières est attendue dans les semaines à venir. Le président de la Ligue internationale des droits de l'Homme (Fidh) est à Alger depuis hier. Au menu de la visite figurent des questions liées à l'amnistie, la Constitution, les droits de la femme et la situation de la presse en Algérie, à en croire M.Ali Yahia Abdennour, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), contacté hier par L'Expression. C'est dans une atmosphère presque décontractée que se déroule un défilé d'Ong internationales. Lequel défilé est expliqué par «le fait que les autorités algériennes ne s'opposent plus aux demandes d'accès réclamées par ces Ong», estime également M.Ali Yahia Abdennour. Comme à l'accoutumée, le premier interlocuteur de ces organisations non gouvernementales est la ligue de M.Ali Yahia Abdennour. Ce dernier perçoit positivement le retour de ces Ong, en dépit de la levée de boucliers qu'il a suscitée dans les milieux de certaines formations politiques et organisations de la société civile. Ne souffrant aucune équivoque, les opposants au retour des Ong en Algérie, «après l'avoir boudé des années durant», expliquent cette réapparition par le fait que ces organisations viennent «mettre en cause le projet de l'amnistie». De l'avis de la Fédération internationale des droits de l'Homme, «la loi de l'amnistie risque de légaliser l'impunité pour les auteurs des crimes contre l'humanité», considère-t-on sur le site web spécial de la Lidh. Manifestement, c'est un point de vue qui va dans le même sens que celui de la Laddh. A ce propos, l'avis de M.Ali Yahia Abdennour se résume en ces quelques mots: pas d'amnistie sans justice et sans vérité. Dans un communiqué adressé hier à notre rédaction, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme s'est félicitée de voir que la Fidh, conduite par son président M.Sidiki Kaba, «ait pu renouer avec l'Algérie après une absence forcée de plusieurs années». Comme prévu, les deux parties qui se sont rencontrées au siège de la Laddh ont abordé différents points lors des discussions. La déclaration de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme a, par la voix de son président M.Ali Yahia Abdennour, réitéré sa position par rapport à la question de l'amnistie «et ses incidences sur le problème des disparus», la situation de la presse et les condamnations des journalistes, la situation de la femme notamment après la révision du code de la famille, et aussi, mentionne-t-on également dans le communiqué, «les problèmes soulevés par le racisme et l'exclusion qui génèrent l'intolérance». Après donc la réapparition d'Amnesty International en Algérie, d'autres organisations, dont Human Rights Watch, la Fidh depuis hier et Reporters sans frontières sont attendues également dans les semaines qui viennent, à en croire les révélations faites par Ali Yahia Abdennour. Quoi qu'il en soit, cette hypothèse n'est pas encore confirmée mais, de l'avis du président de la Laddh, il est probable que cette organisation vienne aussi, puisqu'elle a signé conjointement avec les autres Ong une déclaration sur l'amnistie générale.