Seul le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui Le chef de la diplomatie sahraouie Mohamed Salem Ould Salek a appelé le royaume à respecter ses frontières internationalement reconnues et traiter avec la République arabe sahraouie démocratique. Mohammed VI est prié de se mettre au diapason. Le Maroc qui vient d'adhérer à l'Union africaine après avoir ratifié son acte constitutif qui le soumet au respect des frontières héritées de la colonisation, doit s'y conformer. Le Sahara occidental qu'il occupe depuis 1975 est inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'Organisation des Nations unies qui restent à décoloniser. Il doit donc au nom de la légalité internationale cesser de faire de lui le dernier bastion du colonialisme en Afrique. Une situation bancale à laquelle il doit y remédier. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères vient de l'interpeller pour qu'il s'y plie. Dans une déclaration publiée dimanche, Mohamed Salem Ould Salek a appelé le Maroc à respecter ses frontières internationalement reconnues et traiter avec la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et les pays voisins dans le cadre du respect mutuel et de la communauté de destin, insistant sur la nécessité pour l'occupation marocaine d'aller rapidement vers cette démarche. Le prochain sommet UA-UE qui se tiendra à Abidjan les 29 et 30 novembre prochains auquel il doit participer au même titre que la République sahraouie offre cette opportunité. La réalité est tout autre. Elle ne prête ni à une amorce de dialogue encore moins à un fléchissement de la position marocaine qui ne jure que par son projet de large autonomie. Le souverain marocain l'a encore martelé tout récemment. «Aucun règlement de l'affaire du Sahara n'est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l'Initiative d'autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité» a affirmé Mohammed VI dans un discours prononcé le 6 octobre à l'occasion de la célébration du 42ème anniversaire de l'annexion du Sahara occidental. Le monarque exclut de facto l'option d'un référendum qui puisse garantir au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Une fuite en avant qui fait fi de toutes les résolutions votées par le Conseil de sécurité. Le 5e Sommet euro-africain qui doit se tenir à la fin du mois en Côte d'Ivoire pourrait toutefois renverser la vapeur. Il constitue de toute évidence une épine dans le pied du roi. Cet évènement signifie que «l'occupation militaire illégale par le Maroc des territoires du Sahara occidental était sans lendemain et finira par le retrait total des forces d'occupation», a souligné le chef de la diplomatie sahraouie. Cela «confirme que l'Etat sahraoui occupera la place qui lui sied au sein de l'Onu et de toutes les organisations et instances régionales et internationales» a,indiqué Mohamed Salem Ould Salek. Reste à savoir si le Maroc est disposé à l'entendre. Mohammed VI a fait des pieds et des mains pour exclure la République sahraouie de ce rendez-vous. Son échec pourrait le pousser à renoncer à se rendre à ce rendez-vous. Qu'en pense le patron de la diplomatie sahraouie? La présence du Maroc ou son absence «n'empêchera pas le peuple sahraoui de recouvrer sa souveraineté ni la République sahraouie d'occuper sa place à l'ONU et de hisser son drapeau parmi ceux des autres nations devant le siège de l'Assemblée générale à New York, aux côtés du drapeau marocain comme c'est le cas aujourd'hui à Addis-Abeba, siège de l'UA» a indiqué le ministre sahraoui des Affaires étrangères. Les déclarations et les publications mensongères rapportées par «des médias corrompus ne peuvent cacher les défaites successives de la politique de l'occupation marocaine» a ajouté Mohamed Salem Ould Salek. Abidjan pourrait signer le début du processus de démantèlement de la dernière «forteresse du colonialisme» en Afrique.