Les parlementaires ne se sont pas gardés d'acquiescer à l'indispensable mise en oeuvre des réformes. Les Arabes face aux grandes mutations et nouvelles donnes internationales. Les intervenants lors de la 46e session du Conseil de l'union parlementaire arabe qui s'est ouverte hier au Palais des nations, ne se sont pas gardés d'acquiescer l'indispensable transition qui consiste en la mise en oeuvre des réformes tous azimuts et la lutte antiterroriste. Du fait, les responsables des pays arabes, en référence aux dires de M.Ammar Saïdani, président de la chambre basse du Parlement, sont appelés à faire front, «avec rigueur et loin des décisions anarchiques», aux défis auxquels sont confrontés leurs pays. L'orateur a admis le fait que «la nation arabe vivait des conditions difficiles à couleur grisaille». A ce propos, il a enchaîné pour mettre en exergue la nécessité de mettre en marche le processus de réformes adopté par chaque pays. «C'est une phase inévitable pour mettre un pas en avant et faire ainsi la révolution». Tout le monde en est convaincu. La démocratisation du monde arabe s'avère ainsi un choix indiscutable aux yeux de la plupart des intervenants. Le président de l'Assemblée populaire nationale (Apn), a appelé aussi, sur un ton certain, à mettre les constitutions en conformité avec les nouvelles donnes et ce, à travers «le renforcement de l'exercice démocratique». Le discours de Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe n'a fait que conforter M.Saïdani dans sa tendance «révolutionnaire». C'est, en quelque sorte, un véritable appel à créer la transition et la «révolution démocratique» dans le monde arabe. L'indispensable démocratie De son côté, le SG de la Ligue arabe n'est pas allé par quatre chemins pour mettre en cause le modèle de gestion dans lequel le monde arabe s'est embourbé. «Notre nation se trouve face à un défi multidimensionnel et des questions d'une gravité incontestable», reconnait-il, soulignant que «le plus difficile est de ne pas être en conformité avec les nouvelles donnes qui se manifestent». Il a soutenu mordicus l'importance des réformes, de la rénovation et de la progression. S'agit-il d'une mise en cause pure et simple de l'actuel système de gouvernance? Mieux, Amr Moussa a défendu avec acuité le fait que le chapitre relatif aux réformes soit bien pris en charge lors des travaux des parlementaires arabes. «Les gouvernements sont appelés à adopter et mettre en marche les réformes qui consistent en la consolidation de la démocratie, la promotion du système éducatif, la protection des droits de l'homme et de la femme», développa-t-il avec un langage plus clair. Quant au président de l'Union des parlements arabes, M.Nabih Berri, il a de son côté exhorté les responsables à opter pour les réformes qui, de son avis, constituent la case départ pour une nouvelle ère de paix et de développement. Effleurant la question du terrorisme et les nouvelles menaces brandies, le porte-voix des parlementaires arabes n'a pas hésité à se lancer sous les couleurs algériennes, trouvant le texte de la réconciliation nationale un modèle à suivre. Il n'était d'ailleurs pas le seul, puisque d'autres voix se sont élevées réclamant la même conception. Faire front au terrorisme Le président de la chambre basse du Parlement a fait savoir, lors de son intervention, que l'Algérie a été le premier pays ayant appelé à lutter contre le terrorisme. Il n'a pas tari d'éloges à l'occasion à l'égard du président Bouteflika, initiateur du projet de réconciliation et de l'amnistie générale. Amr Moussa a quant à lui, estimé que le terrorisme est un «fléau universel qui n'a ni religion ni race». M.Nabih Berri s'est longuement étalé sur l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme. Laquelle expérience constitue bel et bien «un modèle qui peut être appliqué dans tous les pays arabes». Il a qualifié l'initiative du président portant réconciliation nationale comme étant «un programme qui tend à consolider les fondements de l'Etat et réformer ses structures». Sur sa lancée, M.Nabih Berri ne s'est pas gardé de dénoncer «la régionalisation du phénomène du terrorisme». Au contraire, précise-t-il, la nation arabe ne cessait de dénoncer les actes terroristes perpétrés un peu partout dans le monde et de présenter des projets de paix et des initiatives de lutte contre ce fléau. A l'issue de cette 46e session du conseil de l'Union des parlements arabes, les participants s'attendaient déjà à une déclaration «révolutionnaire» qui, selon le président de cette Union, constituera une phase décisive dans l'histoire du monde arabe. «La déclaration d'Alger doit être courageuse et constituera une révolution pour notre nation», affirme-t-il. Et de renchérir que cette même déclaration devra soutenir la résistance des peuples palestinien, libanais et irakien, mais aussi un appui pour le peuple syrien et soudanais qui oeuvrent pour l'instauration de la paix. Faut-il préciser que Amr Moussa a annoncé lors de son intervention la révision de la charte de la Ligue arabe et l'option pour un parlement transitoire pour ce qui est de l'Union des parlements arabes. Quant au siège de cette instance interparlementaire, il a été choisi en Syrie, à en croire les révélations du président de la Ligue arabe.