Des décisions courageuses et importantes devront être prises par les parlementaires arabes. Tout le monde s'attendait à un sommet historique et des résolutions des plus importantes pour le monde arabe. Cette sentence est loin d'être une hypothèse, mais une sentence revendiquée par un bon nombre de parlementaires ayant participé à la 46e session de l'Union parlementaire arabe qui s'est clôturée hier au Palais des nations. En référence à ses dires, M.Nabih Berri, président de l'UPA, des décisions courageuses et importantes à plus d'un titre devront être prises par les parlementaires arabes. M.Berri a indiqué que le courant ne joue pas en faveur d'une rencontre protocolaire, mais plutôt celle devant mettre les responsables arabes face aux défis auxquels sont confrontés leurs pays. Compte tenu de cette situation qui s'annonce des plus difficiles pour le monde arabe, mais aussi des nouvelles donnes universelles, les parlementaires arabes sont appelés, à l'occasion, à faire la «révolution» à partir d'Alger. Le président de l'Union parlementaire arabe a fait son choix et affiché d'ores et déjà la couleur de la déclaration finale et des décisions qui seront prises à l'issue de cette 46e session de l'UPA. L'on va surtout, à en croire les déclarations des parlementaires, vers une déclaration devant appeler à l'unification des rangs pour lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme, puisque cette question a constitué la préoccupation majeure de la plupart des délégations. Il s'agira notamment d'un «plan de guerre commun et sans repli», dira M.Nabih Berri, soulignant que la menace se présente sous différentes formes et doit être prise au sérieux. Le chef de la délégation saoudienne, l'un des pays les plus touchés par le terrorisme, a mis en exergue l'importance du Congrès international sur le terrorisme, qui s'est tenu en Arabie Saoudite, le mois de février dernier. «Le plus important est de décider, à l'issue de cette rencontre, la mise sur pied d'un centre international de lutte contre le terrorisme», a-t-il considéré dans une déclaration à L'Expression. Quant à M.Nabih Berri, celui-ci a applaudi la démarche du président Bouteflika portant réconciliation nationale. Selon lui, cette initiative pourrait être une solution valable dans d'autres pays arabes souffrant du terrorisme. En substance, selon les prévisions, l'on va vers une déclaration importante qui devra, à coup sûr, condamner le terrorisme et lutter contre ce fléau. Les parlementaires arabes devront aussi s'exprimer sur un sujet aussi sensible qu'est la mise en oeuvre des réformes «recommandées» par le président de la Ligue arabe, M.Amr Moussa. Tout le monde en est aussi convaincu que seule la mise en marche du processus de réformes «stratégiques» et la démocratisation du monde arabe pourraient constituer un prélude devant engager les pays arabes vers un «horizon meilleur», estimait également Amr Moussa. Selon lui, «ces réformes stratégiques s'avèrent un virage inévitable pour tous les pays arabes». A la suite des points de vue partagés par la plupart des parlementaires, estimant que ces réformes devraient garantir la transition escomptée, les participants intervenant lors du 46e sommet de l'UPA, interpellés par «la mutation indispensable», se sont déclarés favorables à cette «transition et/ou révolution démocratique». Selon nos interlocuteurs, les résolutions de cette session et la déclaration finale des commissions devra mettre l'accent aussi sur la question des réformes évoquées par un bon nombre de congressistes. Reste que cette même déclaration, qui devait être rendue publique dans la soirée de la journée d'hier, est appelée à réitérer la position de l'Union parlementaire arabe par rapport à la question palestinienne, le soutien au peuple irakien, la stabilité du Soudan, la résistance du peuple libanais et la souveraineté de la Syrie. Sans doute et sans surprise, ces trois principaux chapitres bénéficieront, en référence aux prévisions des parlementaires arabes, de résolutions et décisions «importantes et historiques». D'autres «priorités et questions stratégiques» seront également soutenues par les résolutions finales des participants. A l'heure où nous mettons sous presse, les commissions n'ont pas encore rendu publiques les résolutions.