img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P171126-05.jpg" alt=""Pour faire ce métier il faut être un passionné d'abord..."" / Rencontré au niveau du marché de Visa for Music qui se tient au théâtre Mohammed V, le manager ivoirien nous parle de son travail de management, de sa ferveur pour ce métier non sans omettre de déplorer le fait de ne connaître aucun promoteur de culture algérien à même de faire se produire l'artiste et interprète de reggae en Algérie. L'Expression: Un mot sur votre présence ici au Visa for Music. Diaby Moustapha: C'est la deuxième fois que je viens. L'année dernière j'étais là en tant que simple visiteur. j'ai vu les opportunité rencontrées qu'on pouvait faire pour pouvoir placer mon artiste dans un festival d'où la nécessité de prendre un stand cette année pour présenter ce que Tiken a fait sur le plan musical et humanitaire, de façon a vulgariser son travail à travers son ONG «Un conseil une école». Cette ONG là a pour ambition de construire une école dans chaque pays africain. Nous sommes là pour parler de cette ONG-là et en faire la promo auprès des différents promoteurs et directeurs de festivals qui seraient prêts à associer leurs images pour construire une école. Côté musical tout le monde connaît la discographie de Tiken. Il y a du nouveau qui se prépare, un nouvel album est prévu pour 2018. Nous sommes au troisième jour du salon. Quelle impression tirez-vous de ce salon? Avez-vous tiré du bénéfice en matière de contacts ou consolidé des contrats? Je pense effectivement que c'est important d'être là. Les musiciens ont besoin de ce marché. Ils doivent échanger leurs expériences. Tout ça n'est pas évident. Visa for Music c'est vraiment un tremplin pour les professionnels de la culture que nous sommes pour rencontrer d'autres personnes. Surtout que la musique africaine peine parfois à s'exporter et a fortiori au sein même du continent... Bien sûr, ça s'explique du fait qu'en Europe il y a des marchés comme le Womex (the World Music Expo, ndlr) et d'autres marchés et salons qui donnent de la visibilité aux artistes et leur permettent de se produire. Aujourd'hui tout le monde sait que dans la production musicale il n'y a pas d'argent à cause de la piraterie qui a tué le secteur culturel. Comment arrivez-vous justement à gérer cet aspect informel de la diffusion musicale en Côte d'Ivoire? Nous, personnellement on n'a pas de solutions. La piraterie dans tous les pays africains à ma connaissance c'est un délit. Ça se pratique pratiquement partout dans le monde. Le policier c'est le premier client du pirate. Le policer achète des CD piratés, le juge aussi, le ministre écoute du CD piraté. Tout cela tue l'industrie musicale. Aujourd'hui on ne peut vivre que grâce aux festivals, les concerts. Comment trouvez ces festivals? Eh bien c'est à travers ces salons-là que des managers comme nous, des promoteurs comme nous on peut trouver des contacts. Tous les jours en Côte d'Ivoire nous sommes informés par les nouvelles lois et avancées en matière de décrets, mais la piraterie existe toujours. Les pirates ne sont pas punis. En tant que manager, comment parvenez-vous à tenir justement dans cette jungle du disque en Afrique? C'est un métier intéressant, mais risqué non? Oui, c'est un métier intéressant. En toute chose il faut être passionné. Il faut avoir aussi des objectifs. C'est la passion qui nous anime d'abord. Il faut croire en l'artiste, en la personne qu'on veut manager. Dès qu'on a foi en cette personne-là, le reste ça vient. Tiken Jah Fakoly est connu, mais si c'était un nouvel artiste inconnu, comment feriez-vous pour le promouvoir? Il faut le développer. Il faut avoir le flair pour cet artiste, le faire entrer en résidence et puis après il faut commencer à le faire tourner au niveau local d'abord, avoir une banque de données des fans et faire sa promotion auprès d'eux et de fil en aiguille il gagnera petit à petit en notoriété. C'est un travail de longue haleine. Le gars doit être un passionné de la musique. Aujourd'hui, avec les nouvelles technologies tout le monde peut rentrer en studio, tu peux lui arranger la voix. Ça paye pas après, mais le live oui. L'idéal pour un artiste s'il veut avoir une carrière internationale c'est qu'il se mette au live et à la formation pour qu'il puisse assurer des spectacles. Il doit se faire un nom sur le plan local d'abord.