De nouveaux éléments sont apparus hier dans l'enquête, la police indiquant être sur le point d'identifier l'un des auteurs du carnage. La police britannique a semblé avoir avancé hier dans ses investigations commençant à avoir une vision d'ensemble lui permettant de reconstituer la manière avec laquelle les attentats se sont déroulés et la nature des explosifs employés. Rien de précis n'a été annoncé, cependant, par les enquêteurs, mais la police a laissé entendre qu'il est probable que les bombes des attentats de Londres ont été fabriquées par un seul artificier à partir d'explosifs militaires. De fait, la découverte d'empreintes digitales sur du matériel de détonation utilisé laisse prévoir des arrestations imminentes. En tout état de cause, il semble, selon les indications données par des policiers et répercutés hier par la presse londonienne, que la police soit sur le point d'identifier au moins l'un des auteurs du carnage. Ainsi, selon le Financial Time la police serait «sur le point d'identifier l'un des poseurs de bombes». Le quotidien financier londonien rapporte par ailleurs les confidences d'un policier européen participant à l'enquête, selon lequel des progrès ont été réalisés en rapport avec l'identification d'une personne soupçonnée d'être impliquée dans l'attaque contre le bus. «Je pense que nous allons voir des photos d'un ou plusieurs suspects affichées dans les jours à venir», a indiqué cet enquêteur au Financial Time. De fait, la police antiterroriste a entrepris, pour la première fois depuis les attentats de jeudi, de vastes perquisitions dans la région du West Yorkshire (nord de l'Angleterre) a annoncé hier Scotland Yard. « Il y a eu une série de perquisitions dans le Yorkshire. Elles se poursuivent. Je peux en dire très peu en ce moment, mais cette action est liée directement aux attentats de jeudi», a déclaré le chef de Scotland Yard, Ian Blair, sur la BBC. Par ailleurs, Scotland Yard a précisé que cette opération était «planifiée à partir d'informations des services de renseignement», a indiqué son porte-parole qui a ajouté qu'«aucune arrestation n'a été faite et les perquisitions se poursuivent». Ces perquisitions sont directement en relation avec les éléments d'information recueillis jusqu'ici et qui donnent un premier «portrait robot» de l'opération terroriste organisée contre Londres. La découverte de composants similaires sur les lieux des quatre explosions, un bus et trois stations de métro, ajoutée aux empreintes digitales, sont des faits concrets à partir desquels la police pouvait agir. Ainsi, les constats faits par la police ont conduit les enquêteurs à «estimer que chacune des bombes de 5 kg contenues dans un sac à dos était l'oeuvre d'un seul homme», selon un journal londonien. Par ailleurs, les enquêteurs semblent de plus en plus se rallier au fait que les explosifs utilisés sont d'origine militaire et proviendraient, vraisemblablement, des Balkans, région d'Europe marquée par les désordres depuis une décennie. Toutefois, malgré les progrès effectués dans l'enquête, aucune arrestation n'a été annoncée hier en fin de journée. S'exprimant lundi devant les Communes, le Premier ministre britannique, Tony Blair, a affirmé que le Royaume-Uni «ne sera pas vaincu par le terrorisme». Il a confirmé le nouveau bilan de 52 morts et souligné que 56 personnes étaient encore hospitalisées lundi, après les attentats de jeudi. «Nous sommes unis dans notre détermination à ne pas laisser notre pays être vaincu par le terrorisme» a déclaré M.Blair après avoir exprimé sa «révulsion face à ce carnage meurtrier». Le chef du gouvernement britannique insistera sur le fait que «les terroristes peuvent tuer, mais ils ne détruiront jamais le mode de vie que nous partageons et que nous chérissons». L'attaque contre Londres, la manière volontaire avec laquelle il a pris les choses en main, semblent avoir secoué et remis sur pied un Tony Blair largement contesté ces dernières semaines et dont les jours au pouvoir étaient quasiment comptés. Depuis plusieurs semaines, la cote de M Blair était en chute libre, critiqué qu'il était de toutes parts sur sa gestion des affaires du pays, comme sur l'engagement de l'armée britannique dans la guerre en Irak. Tony Blair donne l'impression d'avoir été ressuscité par l'attaque contre Londres en retrouvant un charisme et une combativité qu'il avait quelque peu perdus en réussissant à réunir la classe politique, y compris l'opposition, autour de sa personne et de son programme alors fortement contesté et controversé, tant sur l'introduction de la carte d'identité nationale -initiative désavouée dans un pays qui n'a jamais connu un tel document judiciaire- que sur la loi antiterroriste, qui doit permettre des arrêts domiciliaires sans jugement. La politique intérieure de M.Blair a ainsi suscité polémique et résistance de la part des élus, toutes étiquettes confondues, de la Chambre des Lords (chambre haute du Parlement). Par ailleurs, dans la foulée des retombées des attentats de Londres, la Commission européenne présente aujourd'hui les grandes lignes de la riposte européenne au terrorisme, a déclaré lundi à Lisbonne le président de l'Exécutif européen José Manuel Durao Barroso.