La photo de «la poignée de main historique» entre les dirigeants palestiniens et israéliens, autour de Clinton, est «gravée dans les mémoires». Mais pour quel résultat? En 1948, les Etats-Unis ont voté en faveur du plan de partage de la Palestine. Le 14 mai, le président américain Harry Truman reconnaît l'Etat d'Israël, onze minutes après sa proclamation. En 1956, les Etats-Unis vont s'opposer à l'intervention franco-israélo-britannique dans le canal de Suez. Le président Dwight Eisenhower va même lancer un ordre strict à David Ben Gourion pour contraindre Israël à «se retirer du Sinaï, sous peine de sanctions économiques». Une décennie plus tard, en juin 1967, c'est la guerre des Six-Jours, au cours de laquelle Israël occupe le plateau du Golan (Syrie), la Cisjordanie, la bande de Ghaza et le Sinaï, avec l'appui massif des Etats-Unis. Le président Lyndon Johnson ordonne de livrer à l'allié sioniste un armement conséquent. En septembre 1978, les Etats-Unis, sous la présidence de Jimmy Carter, accueillent le président égyptien Anouar al-Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin, à Camp David. C'est la signature d'une paix séparée entre les deux pays, alors que celle-ci était conditionnée, du côté arabe, par la création d'un Etat palestinien. En 1991, à peine sorti de la guerre du Golfe, le président américain Georges H. Bush réunit les deux parties, palestinienne et israélienne, dans le cadre d'une conférence de la paix, à Madrid. Pour rien. En 1993, Yasser Arafat et Itzhak Rabin annoncent la fin des négociations de paix secrètes qui se déroulaient à Oslo (Suède) sous la férule américaine. En septembre, un traité de paix est signé par les deux parties à Washington en présence du président Bill Clinton. La photo de «la poignée de main historique» entre les dirigeants palestiniens et israéliens, autour de Clinton, est «gravée dans les mémoires». Mais pour quel résultat? Dès 1998, les dispositions concernant l'évacuation de 31% de la Cisjordanie par Israël, scellées par l'accord de Wye Plantation, font l'objet de manoeuvres israéliennes qui déclenchent la seconde intifadha, en 2000. C'est en 2002 qu'une feuille de route du quartette (Etats-Unis, UE, Russie et ONU), prévoit la création d'un Etat Palestinien, en trois étapes, avant 2005. Lancées le 4 juin à Aqaba, les discussions piétinent et le processus débouche sur la démission du Premier ministre Mahmoud Abbas. Il reprend en juillet 2013, avec le secrétaire d'Etat John Kerry. Mais les relations entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu sont tendues. Une semaine avant leur achèvement, les discussions sont interrompues. En 2015, Netanyahu va défier Obama avec un discours devant le Congrès américain contre l'accord sur le nucléaire iranien. Obama refuse alors de le recevoir. Mais en septembre 2016, il signe un protocole d'accord portant sur 38 milliards de dollars d'assistance militaire pour 2019-2028, l'aide militaire la plus généreuse de l'histoire des Etats-Unis. Trois mois plus tard, nouveau coup de froid quand les Etats-Unis décident de s'abstenir lors du vote d'une résolution de l'ONU sur l'arrêt de la colonisation israélienne. C'est en effet la première fois depuis 1979 que Washington refuse d'utiliser son veto. Avec l'arrivée de Donald Trump, en 2017, c'est la liesse dans le camp israélien et sioniste. Trump qui est connu pour sa position favorable à la colonisation des terres palestiniennes et qui a écarté la solution à deux Etats s'en prend ouvertement à El Qods.