Des parlementaires britanniques de diverses tendances politiques ont demandé à leur gouvernement de condamner officiellement la décision de Trump de reconnaître El Qods capitale d'israël, a rapporté samedi soir le quotidien londonien le Evening Standard. Une centaine de Lords et de députés ont adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, exprimant leur préoccupation à la décision américaine et appelant le gouvernement à ouvrir la voie à une solution pacifique à deux Etats pour le conflit israélo-palestinien, a indiqué le journal. Le groupe signataire de la lettre a condamné la décision de Trump qu'il a qualifiée de «provocatrice» et appelé le gouvernement britannique à parrainer une initiative internationale pour la recherche d'une solution pacifique dans la région. Le député travailliste Richard Burden, président du groupe parlementaire d'amitié avec la Palestine et initiateur de la lettre, a déclaré à Evening Standard que «Jérusalem est une ville sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, et la communauté internationale est depuis longtemps unanime pour dire que le statut de la ville ne peut être réglé équitablement que par des négociations». Il a également estimé que la décision du président Trump de déplacer l'ambassade américaine à El-Qods «remet en question l'aptitude des Etats-Unis à parrainer de manière crédible un processus de paix entre Israël et la Palestine». La démarche américaine, affirme le député, ne fera qu'attiser le conflit à un moment où les efforts internationaux doivent être concentrés sur l'apaisement des tensions, le respect de la primauté du droit et l'instauration de la paix. Il pense aussi que le Royaume-Uni «doit démontrer par des actes et pas seulement des paroles que le respect du droit international et l'engagement en faveur de l'égalité des droits pour les Palestiniens et les Israéliens doivent être les pierres angulaires de tout processus de paix». «Nous pensons qu'il est dans l'intérêt de la paix que le Royaume-Uni reconnaisse maintenant l'Etat de Palestine», a affirmé le député. Pour rappel, la Première ministre britannique, Theresa May, avait déclaré mercredi dernier dans un communiqué que le Royaume-Uni n'est «pas d'accord» avec la décision de Trump qui n'est «d'aucune aide» pour les efforts de paix dans la région. Elle a réitéré la position britannique sur la statut d'El Qods occupée qui «doit être déterminé à travers une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU». Londres considère toujours El Qods occupée comme faisant partie des territoires palestiniens occupés jusqu'à la conclusion d'un accord entre les deux parties, a-t-elle dit. Pour sa part, le leader de l'opposition britannique, chef du Labour Party, Jeremy Corbyn, avait indiqué dans un tweet, que la reconnaissance d'El Qods occupée comme capitale d'Israël par Trump est «une décision hasardeuse et une menace à la paix». «Le gouvernement britannique doit condamner cet acte dangereux et s'engager à travailler dans le sens d'un règlement juste et durable au conflit israélo-palestinien», avait-il ajouté. Vendredi soir, des rassemblements de protestation à la décision de Trump ont été organisés dans plusieurs villes du Royaume-Uni en réponse à l'appel d'une vingtaine d'organisations qui ont condamné vigoureusement la décision du président Trump et affirmé qu'elles ne reconnaîtront aucun changement aux frontières d'avant 1967 en ce qui concerne El Qods occupée sans accord entre Palestiniens et Israéliens.