L'annonce choc du président Trump sur El-Qods occupée a suscité des déclarations expressément faites par l'administration américaine pour tenter de modérer une décision irresponsable, alors que la Maison-Blanche se prépare déjà au déraillement du processus de paix au Moyen-Orient. Mercredi soir, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, a déclaré que le président Trump ne s'est pas prononcé sur le statut d'El-Qods occupée malgré sa décision de reconnaître la ville sainte comme capitale d'Israël. Nikki Haley a précisé que l'annonce de Trump ne mentionnait pas El-Qods-Est, en indiquant qu'il revenait aux deux parties du conflit de décider du statut des zones disputées. "C'est aux deux parties (du conflit) de décider, ce n'est pas aux Etats-Unis de décider (...) Nous ne voulons pas choisir un camp concernant cette question", a déclaré Haley à CNN. Pourtant, le président Trump a bien choisi son camp en proclamant, mercredi, la ville sainte capitale de l'Etat hébreu. La déclaration est une approbation de la souveraineté israélienne sur toute la ville, selon plusieurs commentateurs à Washington. "El-Qods occupée est la capitale que le peuple juif a choisie dans des temps anciens", a déclaré Trump sans souffler mot sur le droit souverain des Palestiniens de choisir El-Qods-Est comme capitale de l'Etat palestinien. "Le président a annoncé la reconnaissance, mais n'a pas fait de commentaires sur d'autres parties de la ville, les limites spécifiques de la souveraineté dans cette ville restent à définir dans le cadre des négociations sur son statut définitif", a déclaré à l'APS, Brian Neubert, le porte-parole de langue française du département d'Etat. "C'était intentionnel de la part du président Trump de rester général dans sa déclaration", a répondu Neubert à une question sur la souveraineté des Palestiniens à El-Qods-Est, occultée sciemment dans le discours de Trump, alors qu'un large consensus international s'est dégagé depuis les accords d'Oslo pour considérer cette partie de la ville sainte comme capitale du futur Etat palestinien. Interrogé si l'administration Trump reconnaissait la souveraineté des Palestiniens sur El-Qods-Est, occupée puis annexée par Israël en 1967, le porte-parole a répondu avec prudence : "Nous n'avons pas une position ou une réponse à fournir concernant (Jérusalem) à part ce que le président a exprimé". R. I./Agences