La saison estivale est particulièrement redoutée tant par les populations que par les autorités locales dans la wilaya de Mascara en matière d'alimentation en eau potable, eu égard, en premier lieu, à la sécheresse présente en cette période et, en second lieu, parce que la consommation du précieux liquide est en constante augmentation, d'où la nécessité de sa disponibilité. À cet effet, et pour prévenir contre tout risque de pénurie, les autorités de la wilaya ont procédé au lancement d'une campagne d'envergure pour lutter contre le gaspillage et le forage illicite. Deux opérations susceptibles de provoquer l'inquiétude et d'installer le doute, voire de semer la panique au sein d'une population très fragile, consciente que sans la maîtrise de ce liquide, la société demeure désorganisée. Face à ce phénomène, les responsables ont été contraints à décréter le plan Orsec et à instaurer la distribution rationnée de l'eau, même si l'égalité en ce qui concerne l'accès aux biens de la nature et à la liberté de les mettre au service de tous les êtres humains n'existent pas de nos jours. Tout comme les populations, la disponibilité des sources et autres cours d'eau en nombre jadis agonisent. Et cette situation illustre parfaitement la triste réalité du moment. À vocation agricole, la wilaya de Mascara a un besoin pressant d'eau pour le développement de ce secteur et bien d'autres, car le manque ou l'absence d'eau propre est une entrave à une telle démarche. Cette campagne louable à plus d'un titre repose sur l'idée d'une prise de conscience de l'ensemble des citoyens, institutions, secteurs économiques et responsables, condition sine qua none d'une meilleure gestion de l'eau dans l'environnement et, surtout, garantir à la wilaya son indépendance. Penser globalement à agir localement reste l'expression autour de laquelle s'articule cette initiative, notamment dans le secteur de l'agriculture, qui reste le plus grand consommateur de l'eau. Jadis riche en ressources hydriques, la wilaya de Mascara ne jouit plus de ces faveurs, car le niveau des nappes phréatiques a sensiblement baissé lors de la dernière décennie, ce qui a conduit les responsables locaux à agir pour trouver les solutions adéquates et garantir à la population le minimum vital pour vivre. Ainsi, l'urgence de mettre en place une politique de l'eau sous forme de valorisation des ressources, l'accès aux espaces de stockage et de tarification s'est avérée primordiale et devant nécessairement passer par la lutte contre le fonçage illicite, le gaspillage et l'irrigation anarchique. Pour atteindre cet objectif, les autorités locales spéculent sur l'adhésion et la contribution des populations pour une meilleure jouissance de ce précieux liquide. A. B.