Le plus vieux parti de l'opposition battra une nouvelle fois le rappel de ses troupes aujourd'hui à Béjaïa. Pour un ultime recours afin de faire barrage à la décision du gouvernement de dissoudre les APC et APW de Béjaïa et Tizi Ouzou, les élus et probablement les militants du parti sont appelés à un rassemblement devant le siège de la wilaya. Cette nouvelle action, première du genre au niveau du chef-lieu se veut une autre manifestation de dénonciation de ce qui est considéré comme «un coup de force juridique contre les élus représentants légitimes de la population». Cette action, décidée lors du conseil fédéral du FFS, tenue vendredi à Akbou, intervient le jour même de la réunion du conseil des ministres, axée justement sur cette question de dissolution des assemblées locales de Kabylie. Après Tazmalt et Souk El Tenine, où a eu lieu deux marches de protestation et où les responsables du parti ont tenu un meeting, le FFS entend passer à un cap supérieur au niveau local avant le fameux rassemblement prévu pour jeudi à Alger devant le siège du parti. Ce rassemblement vise, selon un communiqué du secrétariat fédéral, à «rejeter le coup de force juridique du pouvoir contre les représentants légitimes du peuple», dire «à la dislocation de la Kabylie et de l'Algérie», dénoncer «la légitimation de la violence du pourvoir, le particularisme kabyle des héritiers de la France coloniale» et bien d'autres slogans. Contrairement aux manifestations précédentes, marquées par un mot d'ordre exigeant «le départ du wali de Béjaïa et des chefs de daïra» où se déroulaient les manifestations, celle d'aujourd'hui ne souffle pas un mot sur ce sujet. Un changement de ton qui n'est pas passé inaperçu si l'on considère le discours virulent tenu lors des précédentes manifestations à l'égard du responsable de l'exécutif et les deux chefs de daïra de Tazmalt et Souk El Tenine. Intervenant le jour même de la tenue du conseil des ministres qui devra en principe entériner les décisions du conseil du gouvernement du 6 juillet dernier, le rassemblement d'aujourd'hui se veut une autre démonstration de force du parti de Hocine Aït Ahmed, qui comme l'affirmait récemment le premier secrétaire fédéral de Béjaïa «ne quittera les assemblées que par le force», sans préciser de quelle force il s'agit, celle de la loi sans doute. Même si on reste convaincu que le pouvoir ne reculera pas devant les options affichées lors du conseil du gouvernement du 6 juillet, il reste que toutes les tentatives du FFS initiées depuis une semaine ne visent, à défaut de faire reculer le pouvoir, qu'à marquer le mécontentement du parti et paraître ainsi dans la peau de la victime. Une façon comme une autre de susciter une sympathie mais aussi de mobiliser les énergies internes en vue du prochain scrutin partiel prévu pour dit-on fin septembre début octobre.