La peur a gagné tous les foyers La rue s'inquiète ces derniers jours. L'angoisse est alimentée par la rumeur qui a pris le relais. L'inquiétude augmente parmi les parents. Le jeu du défi de la «Baleine bleue» continue de faire des victimes et fait régner l'angoisse. Après une jeune fille qui s'était suicidée à Ouaguenoun suite au jeu, un autre jeune lycéen a été admis aux urgences du CHU Nédir Mohamed de Tizi Ouzou. Soudain, la population, dans toutes ses catégories, instruites et non instruites, grands et petits, hommes et femmes, se retrouve confrontée à un danger «nouveau». Nouveau et inconnu parce que de l'avis de beaucoup, le danger n'est pas issu de la vie réelle mais des ordinateurs et des téléphones portables. Les parents, en majorité, sont désarmés pour faire face à ce combat sur un terrain qu'ils ne connaissent pas ou rarement. La rue s'inquiète et ces derniers jours, l'angoisse est alimentée par la rumeur qui a pris le relais. Cette amplification peut être positive d'une part, car elle pourrait sonner comme une alerte ou un avertissement. Les parents sont contraints par la peur, d'agir avec plus de rigueur pour éloigner leurs enfants du jeu dangereux. L'amplification produit aussi une communication accrue sur la place publique en plus de la sensibilisation lancée sur les canaux de communication par l'Etat, surtout sur les médias lourds. Mais, l'amplification engendrée par la rumeur peut, en contrepartie, s'avérer dangereuse. Parmi les jeunes enfants, le désir de relever le défi et la transgression sont plus aiguisés. Amplifier le débat autour de ce jeu, pourrait produire un effet d'entraînement qui serait fatal. Plus les parents ont peur; plus les enfants pourraient être attirés par le jeu. Ces derniers jours, les discussions sur le jeu se généralisent sur la place publique. Les cas qui peuvent servir d'exemple sont là, concrets et ils se sont produits dans les villages les plus proches. Le premier est le cas d'une fille de Aït Aïssa Mimoun qui a succombé après avoir joué à «la Baleine bleue». Ses parents, sans aucune idée du danger qui planait sur la vie de leur enfant sont stupéfiés. Jamais, ils n'avaient imaginé que leur fille pouvait perdre la vie à cause d'un jeu sur son portable. C'est vrai que le danger des sites incontrôlés n'était pas nouveau, mais de là à rencontrer sur le Net un jeu «tueur d'enfants»... Le drame ne s'arrête pas là, car le jeu allait faire une autre victime. Pas loin de là. Le jeu «tueur d'enfants» frappera à Tizi Ouzou-ville. C'est un lycéen qui a succombé au chant des sirènes en suivant l'appât des défis. Admis aux urgences du CHU Nédir Mohamed, la victime âgée de 16 ans et élève de première année secondaire, était, selon le professeur Ziri, au 14e défi sur les 50 qu'il devait relever avant d'arriver au dernier qui est le suicide. C'est fort heureusement, cette sensibilisation et la vigilance de ses parents qui l'ont sauvé. Admis au CHU, le jeune lycéen est sous des soins psychothérapeutiques. Enfin, il était très visible hier que la peur a gagné tous les foyers. La peur de se réveiller sur d'autres cas de suicides fait craindre le pire.