Porté à la tête du parti, le millionnaire pourrait être élu à la tête de l'Afrique du Sud en 2019. Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a succédé hier à la tête du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994, au très contesté président Jacob Zuma, avec l'immense tâche de redorer le blason du parti d'ici aux élections de 2019. Cyril Ramaphosa est un milliardaire dont la fortune est estimée à près de 400 millions d'euros. L'homme d'affaires est un syndicaliste anti-apartheid très respecté. Elu hier à la présidence de l'ANC (Congrès national africain) avec 2440 voix contre 2261 pour sa rivale Nkosazana Dlamini Zuma, Cyril Ramaphosa s'offre un tremplin pour diriger le pays. S'il conduit le parti au pouvoir à la victoire aux élections générales, il deviendra chef de l'Etat en 2019. Ce succès fait de Cyril Ramaphosa, 65 ans, le favori pour succéder donc dans deux ans à M. Zuma à la tête de l'Afrique du Sud. Annoncé dans un centre de conférences de Johannesburg surchauffé et sous haute tension, le verdict des urnes a été accueilli par de longues minutes d'acclamations des partisans de M. Ramaphosa, euphoriques. «Sa victoire est bonne pour le pays», s'est réjoui Mzwandile Mkhwanazi, de la province du KwaZulu Natal. «Nous avons besoin d'un pays stable, d'un président capable de combattre la corruption, je crois qu'il est à la hauteur de la tâche». «Le combat pour le renouvellement, l'unité et la reconstruction de notre ANC débute aujourd'hui», s'est réjoui sur Twitter le chef de la majorité parlementaire du parti, Jackson Thembu. Très déçus, les soutiens de Mme Dlamini Zuma se sont réconfortés en constatant que la nouvelle direction du parti - le président et cinq autres membres - issue du scrutin d'hier était également partagée entre les deux camps. Allié de l'ex-épouse de M. Zuma, le Premier ministre de la province du Mpumalanga (Nord), David Mabuza, a été élu vice-président du parti, un poste d'où il pourra surveiller de près l'action du nouveau président. «La composition du Top 6 est équilibrée», s'est félicité le ministre Jeff Radebe, «l'unité du parti est préservée». La guerre de succession qui s'achève a révélé d'importantes fractures au sein de l'ANC.