Plusieurs milliers de personnes ont défilé hier dans les rues de Johannesburg à l'appel de la principale centrale syndicale sud-africaine (Cosatu) pour exiger la démission du président Jacob Zuma et dénoncer la corruption de son gouvernement. Au pouvoir depuis 2009, le président Zuma est affaibli par une succession de scandales politico-financiers qui plombent depuis des mois la fin de son règne à la tête du pays. Il doit céder la présidence du Congrès national africain (ANC) au pouvoir à la fin de l'année et ses fonctions de chef de l'Etat au terme de son second mandat après les élections générales programmées en 2019. Entre autres scandales, Jacob Zuma est accusé d'avoir favorisé des détournements massifs de fonds publics au profit d'une famille d'hommes d'affaires dont il est proche, les Gupta. Il a toujours démenti ces accusations. Alliée traditionnelle de l'ANC, la Cosatu soutient le vice-président Cyril Ramaphosa, ancien syndicaliste et homme d'affaires, pour succéder à Jacob Zuma à la tête du parti. Le président Zuma a pris lui fait et cause pour son ex-épouse Nkosazana Dlamini Zuma, l'autre favorite de la course. Le chef de l'Etat a jusque-là résisté à toutes les plaintes en justice et motions de censure déposées contre lui par l'opposition. Mais il est de plus en plus critiqué au sein même de l'ANC. Sur fond de ralentissement de l'économie, de nombreuses voix du parti de feu Nelson Mandela redoutent de perdre dans deux ans la majorité absolue qu'il détient au Parlement depuis les premières élections libres de l'histoire du pays en 1994.