L'ancienne capitale des Hammadites recèle mille et une autres potentialités en matière de tourisme. Partir en vacances à Béjaïa, c'est, pour beaucoup de nos concitoyens, profiter pleinement de la grande bleue qui s'offre aux visiteurs à travers près d'une trentaine de plages. Pourtant, cette ville, ancienne capitale des Hammadites, recèle mille et une autres potentialités en matière de tourisme. Mais il faut vraiment avoir l'esprit d'un touriste pour s'y intéresser, encore faut-il que ceux qui sont censés les mettre en valeur s'y mettent sérieusement. C'est ce à quoi nous assistons désormais à la faveur de cette volonté qu'affichent certains animateurs chargés de l'activité culturelle. Quant aux agences de voyages à qui échoit ce travail, elles brillent tout simplement par leur absence, gagnées comme elles le sont par la fièvre du gain facile. Briser le cliché stéréotype qui colle aux estivants qui choisissent Béjaïa pour leur séjour d'été, voilà l'objectif que certains acteurs locaux chargés de l'activité culturelle tentent d'atteindre en rendant vie à des lieux, des vestiges, des faits, une identité, à travers des réaménagements et des mises en valeur... Dans la zone tampon avec le littoral, aux aires de détente du Cap Carbon et de Gouraya, viendra bientôt s'ajouter celle des Aiguades. L'endroit ombragé, pente douce du flanc nord-est du mont Gouraya, sera aménagé en terrasses (plants d'ornement, bancs, tables pour pique-nique, buvettes...). Les sources qui y foisonnent alimenteront des fontaines publiques. Le square des Oliviers est l'objet d'une étude conjointe APC/ Parc national de Gouraya (PNG). Voilà globalement ce qui doit se faire pour rendre le parc de Gouraya plus attractif si l'on tient compte de ce qui est déjà opérationnel : la table d'orientation du Pic des singes et l'écomusée. En contrebas, le Front de mer bénéficie d'un ambitieux projet: une promenade faite d'une suite de snacks, restaurants, boutiques-souvenirs et Théâtre de verdure. A l'intérieur de la ville, le jardin botanique Pasteur est en cours de réaménagement. Les places publiques (place Medjahed, place Lumumba...) sont en train de subir, une métamorphose qui vise à leur rendre leur statut attractif. Le mur de soutènement de la cité Rabéa recevra une fresque en relief, retraçant la chronologie des épopées dont la ville a été le théâtre, annonce-t-on encore du côté de la municipalité. Cependant, la mise en valeur des monuments historiques reste tributaire de l'aval de la circonscription archéologique A ce propos, il y a lieu de signaler le niet opposé à l'APC quant à l'opération visant à réaménager le musée Bordj Moussa. L'étude en question prévoit de longues marches à la place de la clôture actuelle, alors que le terrain vague qui jouxte la structure devait être transformé en jardin épigraphique où seraient implantées des boutiques épousant l'architecture du musée. L'APC a tout de même arraché le principe d'intervenir sur les fabuleuses portes Bab El Fouka et Porte sarrasine. Quant à l'ancien marché de la rue Fatima, démoli pour vétusté, la maquette du projet de reconstruction dénote un souci de conservation de l'aspect mauresque du quartier. Beaucoup d'autres sites aux portées historiques et symboliques demandent à être remis en valeur. Citons pêle-mêle la Casbah où professait l'illustre Ibn Khaldoun, le fort Abdelkader, la forteresse Yemma Gouraya, les murailles de la cité Hammadite, le mausolée Sidi Touati ou ce qui reste de l'ancienne Cité des sciences du XIIe siècle, le port romain des Aiguades, l'autel phénicien. Elle compte y parvenir par l'entremise d'une animation de plein air et dans les salles. Tout cela sur fond de circuits touristiques dont l'élaboration relève des agences de voyage, mais faut-il pour autant qu'elles s'y mettent. Attendons pour voir!