Partir en vacances à Béjaïa, c'est a priori profiter pleinement de la grande bleue. Pourtant, la ville recèle mille et une potentialités en matière de tourisme. Briser le stéréotype. Voilà l'objectif que des acteurs locaux chargés de l'activité culturelle tentent d'atteindre en rendant vie à des lieux, des vestiges, des faits, une identité, à travers des réaménagements et des mises en valeur... Dans la zone tampon avec le littoral, aux aires de détente du Cap Carbon et de Gouraya, viendra bientôt s'ajouter celle des Aiguades. L'endroit ombragé, pente douce du flanc nord-est du mont Gouraya, sera aménagé en terrasses (plants d'ornements, bancs, tables pour pique-nique, buvettes...). Les sources qui y foisonnent alimenteront des fontaines publiques. Le square des Oliviers est l'objet d'une étude conjointe APC/ Parc national de Gouraya (PNG). Voilà globalement ce qui doit peaufiner le côté attractif du parc de Gouraya si l'on tient compte de ce qui est déjà opérationnel : la table d'orientation du Pic des singes et l'écomusée. En contrebas, le Front de mer bénéficie d'un ambitieux projet : une promenade faite d'une suite de snacks, restaurants, boutiques-souvenirs et théâtre de verdure. A l'intérieur de la ville, le jardin botanique Pasteur est en cours de réaménagement. Les places publiques (place Medjahed, place Lumumba...) sont en train de subir, pour leur part, une totale métamorphose qui vise à leur rendre leur statut attractif. Le mur de soutènement de la cité Rabéa recevra une fresque en relief, retraçant la chronologie des épopées dont la ville a été le théâtre, annonce-t-on encore du côté de la municipalité. Cependant, la mise en valeur des monuments historiques reste tributaire de l'aval de la circonscription archéologique. Attractions nouvelles A ce propos, M. H. Achour, vice-président de l'APC, nous apprend en exhibant des plans le niet essuyé à propos de l'opération visant à réaménager le musée Bordj Moussa. L'étude en question prévoit de longues marches à la place de la clôture actuelle, alors que le terrain vague qui jouxte la structure devait être transformé en jardin épigraphique où seraient implantées des boutiques épousant l'architecture du musée. L'APC a tout de même arraché le principe d'intervenir sur les fabuleuses portes Bab El Fouka et Porte Sarrasine. Quant à l'ancien marché de la rue Fatima, démoli pour vétusté, la maquette du projet de reconstruction dénote un souci de conservation de l'aspect mauresque du quartier, même s'il faut craindre que l'exécution trahisse l'intention des architectes. Beaucoup d'autres sites aux portées historiques et symboliques demandent à être remis en valeur. Citons pêle-mêle la casbah où professait l'illustre Ibn Khaldoun, le fort Abdelkader, la forteresse Yemma Gouraya, les murailles de la cité Hammadite, le mausolée Sidi Touati ou ce qui reste de l'ancienne Cité des sciences du XIIe siècle, le port romain des Aiguades, l'autel où les Phéniciens effectuaient le rituel consacré à leurs marins décédés en cours d'escale... La ville, cela dit, ambitionne, dès cet été, d'arracher à la plage sa part d'estivants. Elle compte y parvenir par l'entremise d'une animation de plein air et dans les salles. En perspective, la troisième édition des journées cinématographiques, une nouvelle édition du festival de la chanson amazighe, le carrefour de l'artisanat ... et bientôt la relance par l'association Soummam des fameuses poésiades de Béjaïa.