La communauté internationale dit non à la première puissance mondiale Le président Mahmoud Abbas a affirmé hier qu'il n'accepterait «aucun plan» de paix de la part des Etats-Unis dans le conflit israélo-palestinien, soulignant qu'ils s'étaient «discrédités» avec la décision du président Trump et les menaces adressées aux pays membres de l'ONU. 48 heures après le camouflet infligé aux Etats-Unis par l'Assemblée générale de l'ONU sur le vote de la résolution réaffirmant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination, 128 pays sur les 193 pays membres de l'organisation ont encore voté jeudi une nouvelle résolution condamnant la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. Et tout comme mardi dernier, de nombreux alliés de Washington comme la France et le Royaume-Uni ont apporté leur soutien à cette résolution malgré les menaces et les tentatives de chantage de la représentante américaine, Nikki Haley. 35 Etats, dont le Canada, le Mexique, la Pologne ou la Hongrie, se sont en revanche abstenus et 21 n'ont pas pris part au scrutin. Neuf pays - dont les Etats-Unis et Israël - ont voté contre. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a dénoncé mercredi «les menaces» et «intimidations» américaines destinées à dissuader les membres de l'Assemblée générale de l'ONU de condamner la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par Washington. A la faveur d'une conférence de presse à Istanbul, Al-Malki s'est élevé contre une lettre envoyée par l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, à plusieurs de ses homologues, les mettant en garde contre une telle condamnation, tout «en les menaçant et en tentant de les intimider». Ces menaces et ces tentatives d'intimidation n'ont pas eu l'effet escompté sur le plus grand nombre qui sont passés outre les avertissements américains et ont apporté une nouvelle fois leur appui au droit international et à l'exigence de respect des résolutions de l'ONU constamment bafouées depuis des décennies par Israël, avec le soutien inconditionnel des Etats-Unis. C'est dans ce contexte que le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé hier qu'il n'accepterait «aucun plan» de paix de la part des Etats-Unis dans le conflit israélo-palestinien, soulignant qu'ils s'étaient «discrédités» avec la décision du président Trump de transférer l'ambassade US à Jérusalem reconnu par-là même comme la capitale d'Israël. «Nous n'accepterons aucun plan de la part des Etats-Unis», a-t-il déclaré au sortir d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron, à Paris. Avec leur annonce, «les Etats-Unis se sont disqualifiés eux-mêmes», a ainsi souligné le président Abbas qui considère qu' «ils ne sont plus un médiateur honnête dans le processus de paix». Mahmoud Abbas a d'ailleurs mis l'accent pour les critiquer sur les menaces financières adressées par les Etats-Unis aux pays susceptibles de condamner leur position sur Jérusalem à l'ONU. «On ne peut pas imposer au monde des positions en utilisant l'argent. On ne peut pas payer des Etats en exigeant qu'ils adoptent une position politique donnée», a indiqué le président de l'Autorité palestinienne. Néanmoins, ces menaces ont sans doute réduit le nombre des pays qui, en réalité, condamnent fermement la position américaine et la politique de soutien inconditionnel à Israël dont la colonisation continue des territoires occupés vise, ni plus ni moins, à rendre impossible la conclusion du processus de paix sur la base de deux Etats, comme le stipulent toutes les résolutions du Conseil de sécurité et celles de l'Assemblée générale de l'ONU. Il est à cet égard significatif qu'un pays comme le Canada qui, deux jours plus tôt, avait voté avec Washington au Conseil de sécurité, contre la résolution sur Jérusalem, ait choisi cette fois de s'abstenir malgré les tentatives d'intimidation de la représentante américaine.