Bien qu'ils plaident tous pour la reconnaissance de cette fête nationale, les partis refusent de faire front commun. Elle sera de nouveau relancée. La revendication portant sur la reconnaissance du Nouvel An berbère fêté le 12 janvier de chaque année, sera remise sur le tapis. A quelques jours de la célébration de cette fête, les partis vont revenir à la charge pour faire pression sur les pouvoirs publics. Malgré le fait que les pouvoirs publics font la sourde oreille aux propositions de lois, les partis politiques ne désespèrent pas. «Nous maintenons toujours notre revendication sur la reconnaissance du 12 janvier comme fête nationale», a affirmé Hassan Ferli, chargé de communication du parti FFS. Ce dernier a d'ailleur remis sur sa page facebook la proposition de loi élaborée par son parti en 2015 laquelle a été transmise à l'Assemblée populaire nationale. Contacté par nos soins, le représentant du FFS estime que c'est une revendication légitime et que le Nouvel An berbère est célébré dans toutes les régions du pays. Il a rappelé dans ce sens la lettre envoyée l'année dernière par le chef du groupe parlementaire du parti, Chaffa Bouiache à l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal dans laquelle il réclamait la proclamation de Yennayer comme fête nationale et en tant que journée chomée et payée. Ferli regrette le fait que les pouvoirs publics continuent d'observer le silence sur cette question. Le rassemblement pour la culture et la démocratie RCD n'est pas en reste. Ils comptent rebondir sur cette question. «Nous l'avons toujours réclamé et nous continuons à le réclamer, la consécration du Nouvel An berbère comme journée chomée et payée est un acte indissociable de la revendication de tamazight «, a soutenu Fetta Sadaat, députée du RCD. Jointe par téléphone, cette élue d'Alger rappelle que son parti a fait plusieurs propositions dans ce sens au sein de l'APN, mais aucune réponse n'a été donnée. Notre interlocutrice n'exclut pas que son parti relance de nouveau cette question puisqu'il s'agit, selon ses dires, d'une fête qui est célébrée à travers le pays et pas uniquement en kabylie. Le Parti des travailleurs soutient également cette thèse. «Cela est indissociable de notre amendement sur la promotion de tamazight», a affirmé Djoudi, porte- parole du Parti des travailleurs. Sa consoeur, Nadia Chouitem, qui a proposé l'amendement sur la promotion de tamazight soutient que cette revendication classique est toujours d'actualité. «Nous avons fait deux propositions de loi pour réclamer la proclamation du Nouvel An berbère comme jour férié, mais en vain», a-t-elle déploré tout en s'interrogeant sur le refus du gouvernement de reconnaître cette fête. «Il y a un consensus autour de cette question, des partis, des personnalités et des associations appellent à la consécration du Nouvel An berbère, mais le gouvernement ne réagit pas», a-t-elle fait savoir dans une déclaration par téléphone. Bien qu'ils plaident tous pour la reconnaisante de cette fête nationale, les partis refusent de faire front commun. Devant les incidents qui ont marqué l'actualité nationale ces derniers temps en réaction au rejet de l'amendement de la loi de finances concernant la promotion de tamazight par la commission des finances, d'éventuelles marches ne sont pas excluses pour réclamer Yennayer fête nationale. Même le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), qui est une institution de la République, a exigé l'année dernière que Yennayer soit sacré jour férié. Reconnue officiellement ou pas, à Tizi Ouzou la journée du 12 janvier est chômée et payée de fait depuis plusieurs années. Les établissement scolaires et l'administration sont fermés à travers les quatre coins de la région. Or même si les pouvoirs publics restent réservés sur cette revendication, il n'en demeure pas moins que des activités officielles sont organisées au niveau des différentes wilayas du pays. Cela pourrait être perçu comme un premier pas vers la reconnaissance de Yennayer comme fête nationale.