Le dispositif s'est révélé incohérent et insuffisant comme il a été à l'origine de dysfonctionnement important dans un certain nombre de filières sensibles. Depuis l'annonce par le gouvernement de la suppression du dispositif des licences d'importation instaurée en janvier 2016, certains produits qui étaient concernés par cette mesure ont vu leurs prix baisser ces derniers jours sur le marché local. C'est le cas pour le rond à béton dont le prix a baissé de 20% par rapport à ce qu'il était auparavant, le bois et le maïs de 15%. Ces baisses rapportées par le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi, lors de son passage, mercredi dernier, sur la chaîne de télévision publique Canal Algérie démontrent que le régime des licences d'importation, au lieu de réguler les importations du pays n'a en fait que créé de la surenchère sur les cours de nombreuses matières premières. «Pis encore, ce dispositif s'est révélé incohérent et insuffisant comme il a été à l'origine de dysfonctionnement important dans un certain nombre de filières sensibles. Et donc ses effets négatifs cessent», a expliqué Benmeradi. A la question de l'animatrice de l'émission «notre invité»: Pourquoi le dispositif qui devait être reconduit en 2018 a apporté des résultas aussi négatifs?»; le ministre a rappelé que tous les pays du monde lorsqu'ils veulent réduire leurs importations utilisent de nombreux dispositifs, mais parfois ils découvrent leurs limites «et se trouvent contraints de réagir pour mettre fin aux effets négatifs», a précisé le représentant du gouvernement. Le ministre a ajouté que les mesures de «suspension provisoire» des importations décidées par le gouvernement seront levées une fois «l'équilibre atteint» de la balance commerciale et de la balance des paiements. «Cette année, la balance commerciale enregistrera un déficit supérieur à 10 milliards de dollars et celui de la balance des paiements sera supérieur à 15 milliards de dollars», a-t-il précisé. Ce dernier s'est aussi prononcé sur la production nationale. Et à ce sujet il a tenu à rappeler que depuis l'ouverture du commerce extérieur, le potentiel de production nationale n'a cessé de régresser à cause des importations. « Et pourtant il existe un potentiel de production dormant», a fait savoir Benmeradi, non sans avouer «nous n'avons pas pu maîtriser tout à, la fois et la production et les besoins. Pour y remédier le ministre a annoncé que son département s'attelle à établir une cartographie précise de la production et une meilleure connaissance de la densité des besoins. «Un travail qui va nous permettre de faire le point mensuellement et grâce à quoi la liste des produits interdits d'importation sera élargie» a indiqué le ministre. Le but recherché étant selon, le ministre, de contenir les importations du pays. La liste de produits interdits à l'importation a représenté une facture de ́ ́deux milliards de dollars en 2017», a-t-il précisé encore. A la question du glissement du dinar Benmeradi a expliqué «certes, ce glissement aura un coût social et économique, mais il est utile, car chaque fois que le dinar se dévoie, c'est le potentiel national de production à l'exportation qui est mis à contribution». La question du phénomène de la surfacturation a été également soulevée. Le ministre s'est défendu derrière le fait «que si il y a des moyens pour contrôler la qualité des produits importés, il est beaucoup plus difficile d'en connaître le prix». Il a averti: «Il nous faudra rétablir l'équilibre de la balance commerciale, sinon nous allons épuiser nos réserves de changes au bout de quatre années et nous ne pourrons rien importer»,. «Il s'agit à tout prix de contenir les importations», a-t-il soutenu, en espérant réduire la facture de l'importation à 40 milliards de dollars en 2018. «Nous allons obtenir une baisse de 5% sur les importations en 2017. Nous serons cette année probablement à 45 milliards de dollars», et d'avancer enfin «avec les futures exportations de ciment, de voitures et de rond à béton nous pourrons réduire notre facture à 40 millions de dollars».