Le Directeur général auprès du ministère du Commerce, Saïd Djellab a expliqué, hier, à Alger, les raison de l'abrogation du système des licences annoncé, avant-hier, par le ministre, Mohamed Benmeradi. Institué en 2016, le dispositif de licences d'importation sera supprimé en 2018, sauf pour les véhicules. Le directeur du commerce extérieur intervenant, hier à l'émission «L'invité de la rédaction», sur les ondes de la Radio algérienne de la Chaine lll, avait auparavant estimé que ce système est «meilleur instrument de régulation du commerce extérieur». Au cours de son passage à la radion, il a expliqué qu'après «les véhicules, le rond à béton et le ciment, se traduisant par un gain de 3 milliards de dollars, cette dernière avait été élargie à 22 autres groupes de produits, contribuant à faire l'économie de 2,3 milliards de dollars». La diminution progressive des importations, a tenu à rappeler Saïd Djellab, a fait passer «leur financement de 58 milliards de dollars, en 2014, à 51 milliards, en 2015, puis à 46 milliards en 2016, et à 42 milliards durant les onze mois de 2017». Commentant la récente révision du dispositif de licences, il a expliqué qu'elle «est motivée par plusieurs facteurs, parmi lesquels, il cite l'installation dans le pays de plusieurs constructeurs automobiles, ainsi que la réalisation d'une autosuffisance en matière de production de rond à béton et de ciment notamment». Il a annoncé que d'autres instruments appelés à se substituer au système des licences à l'importation sont sur le point d'être activés, pour cibler d'autres produits. Reprenant l'annonce faite, avant-hier, par le ministre du Commerce, il a confirmé, d'autre part, la «suspension provisoire d'importation de 851 produits est une mesure de sauvegarde» et dont les effets, a-t-il expliqué, «vont avoir une valeur ajoutée locale destinée à une substitution des marchandises habituellement importés». Parmi les groupes concernés par ces suspensions provisoires décidées, souligne-t-il, afin que les industriels nationaux «consolident leurs investissements», il a cité des produits agroalimentaires, des tracteurs et moissonneuses-batteuses, des articles de céramique, des équipements de robineterie et des produits plastiques. Il a relevé que l'ensemble de ce train de mesure a, jusqu'alors, permis de réduire le déficit de la balance des paiements de 17 milliards de dollars, entre 2014 et 2015, de 17 milliards de dollars entre 2015 et 2016, et de 10 milliards de dollars pour la période s'étalant de 2016 à novembre 2017. Par ailleurs, Djellab a rejetté l'idée selon laquelle «la remise en cause du système des licences aurait été décidée en raison de pressions» émanant des organisations patronales, dont le FCE. En réalité, il a souligné qu' « il s'agit seulement d'un changement de cap, dont la finalité est de remplacer les licences par des instruments plus adaptés». Il faut rappeler que le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi a expliqué, avant-hier que «le système des licences d'importations a non seulement montré ses limites mais c'est aussi un système bureaucratique et manquant de transparence sans compter qu'il a engendré parfois des problèmes d'approvisionnement». Pour les véhicules, qui seront aussi concernés par la suppression des licences d'importation dès 2018, Benmerradi a indiqué que les contingentements quantitatifs d'importations ne pourraient être réinstaurés qu' «en cas de nécessité». Toutefois, a-t-il ajouté, des mesures d'encadrement du commerce extérieur sont prévues en 2018, et ce, afin de protéger la production nationale et d'éviter une nouvelle envolée de la facture d'importations. Selon ses pronostics, les importations devraient atteindre à la fin 2017 les 45 milliards de dollars contre 46,7 milliards de dollars à fin 2016. Pour l'année 2018, a-t-il ajouté, la facture d'importation devrait baisser à 30 milliards de dollars.