L'Irak reste le battleground central du djihad post-afghan. Depuis la chute des talibans et la dispersion de la direction d'Al Qaîda dans le monde, l'Irak reste le battleground central du djihad post-afghan. L'invasion américaine a donné naissance et a, en fait, justifié une prolifération des djamaâte issues soit de la guérilla résistante soit des mouvements salafistes d'obédience sunnite, dont voici les principaux protagonistes: L'Armée islamique en Irak: C'est sans doute la plus médiatisée des djamaâte, après avoir revendiqué le rapt des deux journalistes français Chesnot et Malbrunot, et marchandé leur libération pendant de longs mois. Ses effectifs et ses stratégies politiques laissent penser qu'elle bénéficie de l'apport d'anciens officiers des services spéciaux de Saddam. Les Etendards noirs: C'est une organisation spécialisée dans le kidnapping mais avec moins d'objectifs politiques que djihadistes. Elle a exécuté plusieurs de ses otages, mais a porté l'utilisation de la vidéo à son paroxysme en multipliant les rapts et le film des attentats contre des objectifs militaires et diplomatiques. Son nom (Er-Rayat es-Soud) définit largement son profil obscur et ses contours inconnus encore. Brigades d'Abu Bakr Es-Seddik: Cette organisation dépendante de l'Armée islamique en Irak semble plus portée sur l'aspect religieux que politique et n'hésite pas à exécuter ses otages. Ses rares apparitions dénotent d'un effectif réduit et imprégné du djihad salafiste, mais les spécialistes de la guérilla en Irak l'affublent du titre d'organisation secrète qui se forme et se dissout au gré des opérations qu'elle dirige. Ansar Es-Sunna: Voilà une organisation résolument et absolument sala jihadiste. Le sabre, qui est l'emblème du groupe, répond à une idéologie ostensiblement religieuse. Ses multiples coups d'éclat contre des cibles militaires et diplomatiques en font une des organisations armées les plus efficaces en Irak, avec une tendance avérée pour les cibles diplomatiques arabes. Proche du groupe d'Al Zarqaoui comme de l'Armée islamique, elle nourrit une animosité particulière pour les chiites, qu'elle accuse de laxisme, voire de soutien aux Américains. Le groupe d'Al Zarqaoui: Cette organisation est une «filiale» d'Al Qaîda spécialiste des attentats suicide contre des cibles militaires et policières irakiennes, elle l'est aussi pour les opérations militaires spectaculaires contre les patrouilles américaines. Recrutant dans les «Arabes-Irakiens» tentés par le néo-djihad, le groupe a fait allégeance à Al Qaîda en 2003 et Oussama Ben Laden le lui a bien rendu: Abou Moussaâb Al Zarqaoui a été «promu» au rang d'«émir» pour l'Irak et ses actions sont vantées sur tous les sites Internet. Mais pour certains connaisseurs, il s'agit d'une amplification exagérée à dessein, et il s'agit en fait d'une guérilla politico-théologique menée par les anciens officiers de l'armée irakienne avec les salafistes djihadistes irakiens et arabes. L'Armée du Sadr: L'unique groupe de résistance chiite. Son chef, Moqtada Sadr, est plus proche du djihad sunnite que de son référent doctrinal, Ali Sistani, et les djihadistes sunnites lui accordent un énorme crédit, bien qu'il ait déposé les armes, au lendemain des événements de Falloudja, qui en ont fait une star de la résistance.