La facture d'importation du lait et produits laitiers a fait un bond de près de 46% durant les 11 premiers mois de 2017 par rapport à 2016. Il y a comme quelque chose qui ne tourne pas rond. La facture des importations ne baisse pas malgré toutes les mesures qui ont été prises pour la réduire. Surtout celle concernant les produits alimentaires. La baisse de la facture des importations demeure pourtant un des objectifs prioritaires du gouvernement. Le pari est donc encore loin d'être gagné. Malgré toutes les mesures prises pour la désenfler. Certes, de nombreux produits de consommation notamment, ne sont plus achetés à l'étranger, pour entre autres booster la production locale, mais les résultats ne semblent pas suivre. Dans l'immédiat du moins. L'Algérie paie toujours plus pour répondre aux besoins alimentaires de sa population. 22 millions de dollars de plus pour les onze premiers mois de 2017 par rapport à la même période de l'année 2016. «Globalement, la facture d'importation du Groupe des produits alimentaires a augmenté à 7,75 milliards de dollars sur les onze premiers mois de l'année 2017 contre 7,53 milliards de dollars durant la même période de 2016», indiquent les chiffres du Centre national de l'information et des statistiques des Douanes. Soit une augmentation de près de 3%. Les achats de lait et des produits laitiers, à l'étranger, y ont en grande partie contribué. Ils ont fait un bond de près de 46% durant les 11 premiers mois de 2017 par rapport à 2016. «La facture d'importation du lait et produits laitiers a bondi à 1,31 milliard de dollars entre début janvier et fin novembre 2017, contre 897,92 millions de dollars durant la même période de l'année dernière, en augmentation de 412 millions de dollars correspondant à une hausse de près de 46%», soulignent les rédacteurs du rapport du Cnis, publié hier. Les milliards engloutis par cette filière pour la développer et réduire la dépendance du pays en ce qui concerne sa consommation en lait ne semblent pas avoir donné leurs fruits. Cela n'arrange évidemment pas les choses. L'addition demeure salée, alors qu'il est question de réduire de manière drastique une facture des importations qui, vraisemblablement, aura du mal à descendre sous les 40 milliards de dollars en 2017. Le joint- venture algéro-américain signé il y a à peine deux années dans le domaine de l'agriculture qui avait pour objectif de réduire la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'étranger en matière d'importation de poudre de lait n'a apparemment pas tenu toutes ses promesses. L'accord avait été paraphé le 8 novembre 2015 à Alger entre le groupe privé algérien Lacheb et le consortium américain, Americain International Agriculture Group (Aiag). Un partenariat qui devait développer l'élevage de vaches laitières. L'objectif ne semble pas avoir été atteint. Pas suffisamment en tous les cas pour inverser la tendance. L'Algérie est encore autant dépendante de ses importations pour satisfaire la demande de sa population. C'est le cas en ce qui concerne le sucre et les sucreries alors qu'il était question de réduire leur taux, en particulier, dans les limonades. Leur importation aurait dû logiquement baisser. C'est l'effet inverse qui s'est produit. Pourquoi? Mystère et boule de gomme! On se contentera d'en faire le constat. «Une même tendance haussière est constatée pour le sucre et sucreries dont les importations se sont chiffrées à 957,48 millions de dollars contre 830,04 millions de dollars, en hausse de plus de 127 millions de dollars», indique la même source. Le café et le thé, ont coûté 394,03 millions de dollars contre 371,74 millions de dollars. Soit une hausse de plus de 22 millions de dollars. Il a été constaté aussi une nette augmentation de la facture des huiles alimentaires brutes importées. Elle a coûté 140 millions de dollars de plus de janvier à novembre 2017 par rapport à la même période en 2016. Elle est passée de 779,28 millions de dollars contre 638,75 millions de dollars. Les légumes secs et autres, ont été importés pour un montant de 376,27 millions de dollars contre 283,47 millions de dollars, soit une augmentation de près de 93 millions de dollars signale le document du Centre national de l'information et des statistiques des douanes. Seules les importations des céréales et des viandes ont été épargnées. Les achats des céréales (blé dur, tendre...), semoule et farine ont baissé de 87 millions de dollars. La facture des viandes importées a, quant à elle, diminué de 38 millions de dollars. Pas assez pour inverser la tendance.