L'effet boule de neige n'a pas tardé à se manifester. Le secteur de la santé est à l'agonie. A priori, ce constat n'est pas bien nouveau, mais aujourd'hui plus que jamais, l'heure est grave pour les acteurs de la santé. La gronde des blouses blanches ne cesse de se faire entendre. Cette protesta a été amorcée par les médecins résidents il y a maintenant plus de deux mois. L'effet boule de neige n'a pas tardé à se manifester. En effet, répondant à l'appel du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), les paramédicaux ont donné à leur tour, le coup d'envoi de leur mouvement de contestation, en entamant hier la première journée de leur grève cyclique. Eux aussi se sont insurgés contre la non-prise en charge de leurs principales doléances et ont appelé la tutelle à trouver une réelle issue au piège dans lequel s'enlise le corps médical. Par ailleurs, les médecins résidents ont en parallèle durci la contestation, en boycottant avant-hier les examens du diplôme d'études médicales spécialisées (Dems). Depuis un moment déjà ces derniers dénoncent leurs conditions socioprofessionnelles, tentant d'interpeller la tutelle sur une situation qui ne peut persister. Concernant leurs principales exigences, les résidents se montrent bien déterminés à satisfaire leurs revendications, usant de différents moyens de pressions pour faire réagir le ministère de la Santé. Après avoir entamé une grève cyclique qui a duré un peu plus d'un mois, le mouvement de contestation des médecins résidents a été renforcé. Suite à une entrevue avec le responsable du département de la santé Mokhtar Hazbellaoui, ces derniers se sont dit peu satisfaits des «réponses» du ministre. C'est ainsi que leur action est passée à un stade supérieur qui s'est traduit par l'initiation d'une grève illimitée le 24 décembre dernier. La grogne a atteint son paroxysme, lorsque des résidents ont été tabassés par les services de l'ordre après avoir essayé de réprimer leur manifestation pacifique. Après ce malencontreux événement, le reste des spécialistes de la santé a décidé de se joindre à la protesta pour faire part de sa colère quant à ce genre de traitement qu'il juge «inadmissible et inacceptable». En effet, des étudiants, des maîtres-assistants et des internes ont été présents avant-hier aux côtés des médecins résidents qui refusent d'abdiquer, tant que le caractère obligatoire du service civil n'est pas supprimé. Sans parler d'autres exigences du Camra quant à l'amélioration du statut du médecin résident, mais encore des conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. Il faut souligner qu'à travers les revendications portées par les médecins résidents, c'est le fonctionnement du système de santé qui exige d'être modifié et amélioré. La majorité des spécialistes et experts du domaine n'a pas fini de solliciter le gouvernement afin qu'il y ait une vraie réforme de ce système qui, visiblement, est devenu obsolète au fil des années. Face à cet état de fait, le gouvernement demeure hermétique quant aux tracas exprimés par les travailleurs de la santé, et au passage des besoins de tout le secteur. En dépit de l'aveu du ministre Mokhtar Hazbellaoui concernant la situation critique de son département, le mot «réforme» reste complètement absent du vocabulaire des responsables. Au regard de ce contexte, des questions s'imposent, à savoir, «comment sommes-nous arrivés là?» Ou plus important encore: «Comment pouvons-nous sortir de ce gouffre sans fin pour sauver ce secteur vital?».