Une vue de la cérémonie Hier, au Centre international des conférences, le satellite de télécommunications spatiales Alcomsat-1 était la vedette. Un pas de géant a été accompli par l'Algérie dans le domaine très pointu de la technologie spatiale. Le lancement de plusieurs satellites à l'actif de l'Agence spatiale algérienne (Asal) n'est pas la seule grande réalisation d'un pays qui, à partir de 2002, a mis sur pied l'ambitieux programme spatial national. Le formidable acquis de l'Algérie, dont le président de la République n'est pas peu fier, c'est la constitution de l' armée de scientifiques, appelés à conduire l'Asal jusqu'au firmament. Et pour cause, sous l'impulsion du chef de l'Etat qui a poussé à la création et au développement de l'agence spatiale, la formation d'une ressource humaine hautement qualifiée devait être le principal gage de la promotion de «l'âge spatial» algérien. On pourrait ne pas y prêter attention aujourd'hui, mais Alsatcom 1, au même titre que les autres satellites algériens déjà en orbite autour de la terre, sont le prélude d'une nouvelle économie authentiquement basée sur le savoir de jeunes Algériens. Le président de la République qui a transmis un message au personnel de l'Asal, lu en son nom par le secrétaire général de la présidence de la République, Habba El-Okbi, a fortement insisté sur cet aspect de la conquête spatiale qui fait ses premiers pas en Algérie. Il a estimé que «le développement économique passe aujourd'hui par la maîtrise des technologies modernes». C'est là le signe d'une volonté d'offrir au pays les meilleures ressources de son émergence future. Il faut savoir aujourd'hui que toutes les nations émergentes ont misé sur la technologie spatiale. L'Inde, la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud, pour ne citer que celles-là se sont déployées en orbite pour mieux gérer leur développement. La cérémonie d'hier et les actions qui la justifient placent l'Algérie sur la voie de la maîtrise technologique, donc forcément économique. Le chef de l'Etat ne se trompe certainement pas en relevant dans son message que «les disparités entre pays développés et pays sous-développés s'expliquent par leur différence en termes de rapidité d'appropriation de la technologie». Par cette expression, le chef de l'Etat a tout dit. On aura compris qu'un beau jour, la science guidera l'économie nationale. On en n'est pas encore au point de l'affirmer dans l'immédiat mais quoi qu'en disent les détracteurs de l'Algérie, les scientifiques de l'Asal «viennent de prouver, à travers leurs réalisations, que l'acquisition et l'appropriation de la technologie ne nous sont pas inaccessibles et que nous ne sommes pas condamnés à l'achat uniquement de ce qui est produit par les autres». En d'autres termes, ces techniciens de haute volée ont ouvert une porte, mais seulement une porte. Ce qui fait dire au président de la République que «les chercheurs et experts dans nos universités et instituts, laboratoires et ateliers, se doivent de concrétiser leurs expériences et inventions et de jeter des ponts avec les entreprises de production pour combler l'écart entre le monde de l'innovation et les domaines d'application de la production, du marketing et de consommation, et partant de là permettre à notre économie de passer à l'exportation hors hydrocarbures». Le voeu du chef de l'Etat est ainsi, partiellement accompli, mais le message est on ne peut plus clair. Alsatcom 1 doit aussi jouer le rôle de locomotive qui mettra la science au coeur de l'économie nationale. Hier, au Centre international des conférences, le satellite de télécommunications spatiales Alcomsat-1 était donc la grande vedette. Le Premier ministre et d'autres hauts responsables de la République ont fêté avec les cadres de l'Asal le lancement et la mise en orbite réussis. «Si l'humanité a abordé le domaine spatial voilà six décennies déjà, l'Algérie n'a accédé à ce nouveau champ de la science et de la technologie que depuis 15 années, sous l'impulsion avisée de Son Excellence Monsieur le Président Abdelaziz Bouteflika», a relevé, à juste titre Ahmed Ouyahia. Il faut savoir, en effet, qu'en 15 ans, l'Asal a fait du chemin. Il y eut le lancement du 1er satellite d'observation en 2002, suivi de trois autres satellites, avant la mise sur orbite de Alcomsta 1, dont l'importance technologique et économique n'est pas à démontrer. Et même avant, les «petits» satellites ont été d'un apport concret au pays. «Les avancées technologiques que l'Algérie a déjà réalisées dans l'observation satellitaire ont été d'un grand apport dans plusieurs domaines de la vie nationale dont nous pouvons citer: la prévention et la gestion des risques naturels, la préservation du patrimoine forestier, la maitrise et le suivi des ressources en eau, ainsi que la cartographie, le cadastre et la planification en milieux urbain et rural», a mentionné Ahmed Ouyahia. Le chef de l'Exécutif a rappelé aux présents le processus qui a été entamé pour que l'Algérie se dote d'une technologie satellitaire performante et puissante dans le domaine des télécommunications satellitaires. Ouyahia signale dans ce sens que «le lancement du satellite Alcomsat1 est un fruit de la coopération algéro-chinoise, dans le cadre de l'accord de partenariat stratégique signé par les chefs d'Etats des deux pays», et d'ajouter que «le succès enregistré par l'Algérie dans le domaine spatial doit beaucoup aux compétences nationales que recèle l'Agence spatiale algérienne et dont le nombre est passé en une décennie, de 100 à 600 cadres et ingénieurs de haut niveau qui gèrent le centre de développement des satellites d'Oran, ainsi que les centres d'exploitation de Bouchaoui et de Boughezoul», a indiqué le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Alcomsat1 vient pour apporter une nouvelle conception de la maîtrise des technologies de télécommunications et ses conséquences positives sur tous les secteurs confondus. L'investissement est louable, il reste maintenant que les potentialités dont dispose l'Agence spatiale algérienne se mettent à concevoir d'autres satellites dans le genre et continuer cette marche technologique dans le domaine spatial et avoir une approche prospective au-delà de 2032, une fois le satellite Alcomsat1 consommera toutes ses capacités techniques en matière de services qu'il offrira durant sa durée qui ne dépassera pas les 15 années.