La liste des 850 produits interdits d'importation depuis le 1er janvier 2018 continue de faire couler beaucoupd'encre. Hier, c'était au tour de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) et du consortium des producteurs d'arômes et d'essence végétale de monter au créneau. Leurs représentants respectifs, en l'occurrence Ali Hamani et Abdelouaheb Ziani ont chacun, lors d'un point de presse organisé au siège de la société Aromes d'Algérie exprimé leur point de vue sur cette mesure qu'ils qualifient tous deux de «non réaliste». Et pourquoi? Pour Ali Hamani, «le problème qui se pose c'est que nous n'avons été nullement consultés».Et d'ajouter dans ce sens sur un ton plus élevé: «Faut-il que nos décideurs comprennent que la faisabilité de cette mesure exige un minimum de concertation entre le ministère du Commerce et l'ensemble des filières de productions concernées de près ou de loin par ce nouveau dispositif.» Ce dernier s'est en plus dit outré du fait que le ministère «a ignoré que certaines filières dont la nôtre a sa particularité puisque nous ne pouvons constituer de stocks d'intrants nécessaires à notre gamme de production car ce sont des produits très sensibles et peuvent supporter une longue durée de stockage». Le président de l'Apab a par ailleurs expliqué que malgré le caractère souverain de cette décision, «il nous faut du temps pour nous préparer à cette mesure. On nous met devant le fait accompli, ce qui pourrait engendrer l'arrêt de chaînes de production». De son côté, Abdelouaheb Ziani s'est montré moins inquiet car pour lui la mesure d'interdiction va permettre tout au moins de séparer le bon grain de l'ivraie «dans le sens où tous les importateurs versés dans ce créneau vont prendre la voie de garage après s'être 'tant sucrés'' car n'étant pas trop taxés par rapport aux aromaticiens nationaux». Ziani, s'adressant au président de l'Apab l'a assuré que son consortium, composé de 12 producteurs nationaux d'arômes, s'engage à assurer tous les besoins des producteurs de boissons, de dérivés du lait et des biscuits. Le représentant du consortium a par ailleurs fait savoir aux journalistes en ce qui concerne les arômes impossibles à produire localement et donc importés que «nous espérons que le ministère va se pencher sur ce cas de figure». Il a enfin tenu à faire savoir que son établissement produit 3 000 références d'arômes et 350 gammes standards. B.C.