Les syndicats considèrent que la grève est l'ultime moyen Ce regroupement syndical reproche aux pouvoirs publics d'être inaudibles aux revendications socioprofessionnelles. L'intersyndicale a réuni ses représentants qui ont conclu d'entamer une grève nationale le 14 février de l'année en cours. Cette grève nationale sera selon le communiqué de l'intersyndicale «soutenue par d'autres protestations au niveau de wilayas, et au niveau régional», atteste le communiqué de l'intersyndicale. Ce regroupement syndical reproche aux pouvoirs publics d'être inaudibles aux revendications socioprofessionnelles énumérées par les syndicats autonomes depuis plus de 6 mois après moult appels et correspondances dont ils étaient les destinataires. sans que l'ascenseur soit renvoyé en termes de prise en considération des doléances desdits syndicats. L'intersyndicale qualifie la situation sociale d' «insoutenable surtout après les dernières décisions prises par les pouvoirs publics qui consistent à accélérer le processus de la privatisation des entreprises publiques», soutient l'intersyndicale dans le même communiqué. Les syndicats autonomes abordent pour la première fois l'aspect global de la situation économique et sociale que traverse le pays en soutenant la démarche par un aperçu politique qui s'exprime clairement et sans ambages par rapport au cap économique adopté et suivi par les pouvoirs publics qualifié par l'intersyndicale de «politique économique et sociale digne du libéralisme sauvage adoptée par le gouvernement». Pour les signataires du communiqué, la démarche de l'Exécutif «participe davantage à la dégradation de la situation sociale des citoyens. C'est une démarche qui ne tient même pas compte de la dignité des travailleurs ni de leurs sacrifices consentis durant le long du processus de l'édification de l'Etat algérien», martèle l'intersyndicale. Celle-ci justifie le recours à cette grève nationale pour des raisons strictement en rapport avec les trois dossiers qui constituent le noeud gordien de leurs revendications, à savoir le dossier qui a trait à la loi sur la retraite, l'avant-projet de loi de Code du travail et celui inhérent à la question du pouvoir d'achat. Ces trois dossiers qui n'ont pas été selon l'intersyndicale pris en considération par les pouvoirs publics et qui restent pendants ne peuvent être résolus dans une atmosphère de non-dialogue affichée par les pouvoirs publics. Les syndicats autonomes qui militent sous la bannière de l'intersyndicale considèrent que «la grève nationale qui sera organisée le 14 février est l'ultime moyen pour que les pouvoirs publics puissent écouter nos doléances et accepter de dialoguer avec les représentants de ces syndicats», note l'intersyndicale. Il y a un autre aspect qui motive l'intersyndicale à organiser la grève du 14 février, c'est la question des libertés syndicales qui subissent selon elle, des restrictions affectant de la sorte la pratique syndicale et le droit de grève tels que reconnus et garantis par la Loi fondamentale, à savoir la Constitution. L'intersyndicale affirme que «son instance composée de syndicats autonomes reste favorable à un dialogue responsable, sérieux, qui aborde les questions et la plate-forme énoncées par nos soins dans la perspective de trouver des solutions concrètes aux dossiers qui constituent l'essentiel de nos revendications», assène l'intersyndicale des syndicats autonomes. La question des libertés syndicales est aussi un point nodal qu'arbore l'intersyndicale comme critère de l'exercice de son droit syndical loin de chantage et du harcèlement. Dans ce sens, les syndicats autonomes exigent la levée de la sanction et l'interdiction qui s'abattent sur les syndicalistes du Syndicat national autonome des postiers (Snap) et ceux du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes). D'ailleurs, par rapport à ce point, l'intersyndicale appelle l'ensemble des syndicats autonomes de rejoindre la grève des postiers qui sera organisée le 1er février devant la direction générale d'Algérie-poste comme signe de solidarité syndicale en faveur de leurs camarades syndicalistes desdits secteurs. L'aspect des libertés syndicales a été renforcé comme élément revendicatif de taille après la répression qu'a subie le mouvement des médecins-résidents qui a suscité l'indignation des syndicats et de la société civile. C'est dire que le front social est en ébullition sans précédent, ce qui nécessite une prise de conscience politique en urgence de la part des pouvoirs publics pour désamorcer la situation dont la coupe pleine en matière de grogne, de mécontentement et d'exaspération de la part des pans entiers de la société par rapport à leur condition sociale qui a atteint son paroxysme. La meilleure manière possible pour désamorcer ses «bombes» à retardement c'est la mise en place des canaux de dialogue avec les protagonistes sociaux et se concerter pour trouver des formes de compromis salutaires qui épargneront au pays les risques d'une crise aux multiples facettes, qui débordera sur d'autres scénarios qui échapperont aux forces politiques et sociales en présence. La négociation et le dialogue pourraient tempérer les ardeurs des uns et des autres sans pour autant que l'intérêt national et la stabilité du pays soient engagés ni hypothéqués.