La Coordination nationale des enfants de chouhada, organise, aujourd'hui, une marche populaire. L'exécution des deux diplomates algériens en Irak, revendiquée par le groupe islamiste jordanien Abou Moussab Al Zarkaoui, n' a pas laissé indifférente la classe politique, qui s'est déclarée consternée par cet ignoble acte. Le Front de libération nationale FLN, s'est dit «à la fois stupéfait et surpris» par cette exécution, «au vu de la nature des relations qui lient les deux peuples irakien et algérien». Contacté M.Daadoua, le chef du groupe parlementaire, a reconnu qu'«à aucun moment, nous n'avons pensé que le groupe armé allait passer à l'acte». «C'est abject», ajoute-t-il. Le FLN qui salue le courage des diplomates, estime que «l'Algérie ne cessera jamais d'être aux côtés du peuple irakien afin qu'il puisse retrouver le chemin de la paix et la stabilité». Même ton enregistré du côté du Mouvement de la société pour la paix, (MSP). On apprend dans ce sens, par le biais de M.Mokri, vice- président du parti, que des contacts avaient été entrepris par la partie algérienne, avec des personnalités influentes dans le monde musulman fin de lancer un appel commun pour la libération des otages. «La démarche a eu des échos favorables. Nous étions sur le point de finaliser notre mission, malheureusement, dit-il, le groupe a exécuté ses menaces d'une manière très rapide, ne laissant pas le temps à la diplomatie algérienne d'agir.» A l'image du FLN, le MSP a exprimé son étonnement face à cette situation. «L'Algérie s'est toujours prononcée depuis le début de la crise contre l'occupation de l'Irak. Les positions de notre pays ne prêtent à aucune équivoque» , précise M.Mokri. Le Front des forces socialistes FFS, quant à lui, impute en partie cette exécution à ‘échec de la diplomatie algérienne et à l'ambiguïté des positions de l'Algérie vis-à-vis de ce qui se passe dans ce pays. «C'est avec une grande douleur que nous avons appris l'exécution des deux diplomates», déclare M.Karim Tabou, secrétaire national chargé de la communication au FFS. Pour ce dernier, «cette exécution nous ramène à la nécessité de déployer plus de sécurité autour des représentations diplomatiques dans ce pays». Par ailleurs, notre interlocuteur estime que «la diplomatie algérienne a le devoir d'expliquer davantage ses positions, sans aucune équivoque, vis-à-vis de l'occupation de l'Irak au lieu de s'en tenir à des formules de politesse». Le Parti des travailleurs, qui a tenu hier la réunion hebdomadaire de son secrétariat national, a dû ajouter cette question à son ordre du jour. Djelloul Djoudi, député, a affirmé que son parti a été «très touché par cette exécution». Le Mouvement El Islah, qui a condamné, de la manière la plus forte, cette exécution s'est interrogé, lui aussi «sur la célérité avec laquelle a agi le groupe armé». «Cet acte, ajoute le communiqué, banni par l'islam, ne peut que discréditer le combat de tout un peuple pour trouver le goût de la liberté». «Le peuple algérien qui a souffert pendant plus d'un siècle du colonialisme, restera malgré tout solidaire avec son frère irakien». De son côté la Coordination nationale des enfants de chouhada, a annoncé l'organisation, aujourd'hui, d'une marche populaire pour dénoncer cet acte.