img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P180121-08.jpg" alt=""El Djazairia El Mossiliya" célèbre son 88e anniversaire" / Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria, n'aura pas suffi à contenir le nombreux public qui a dû occuper les allées réservées aux déplacements pour assister au concert, marquant la pérennité de l'institution, conduit dans un ton relevé aux allures de fête, par la trentaine de musiciens de l'association qui ont étalé, pendant une heure et demie de temps, de grands classiques de la musique andalouse, dans un programme présenté en trois parties. Accueillis sous les youyous et les applaudissements du public, les douze musiciennes et les vingt instrumentistes représentant l'ensemble andalou, ont, dans le sillage des grandes écoles, mis en valeur le travail de formation, entrepris en amont des années durant, à travers un répertoire riche, empreint de variations modales et de cadences rythmiques composées, brillamment rendu dans le respect de la rigueur académique. Le public a pu ainsi apprécier «noubet ghrib», déclinée dans ses différents mouvements, quelques inqilabet dans les modes «mezmoum», «raml el maya» et «zidène», ainsi que des pièces dans le genre «hawzi» et des «m'dihs» aux intonations «h'raoui», sous le regard bienveillant du violoniste-maître, Nasreddine Benmerabet, également président de l'association. L'ensemble «El Djazairia El Mossiliya» a entonné entre autres pièces, «Kounna fi âïchq», «Arakoumou bi qalbi», «Sahartoumou Djefni», «Aâla el âchiqin lahbet djimar», «Ghoziyali mesrar», «Sabri qalil», «Kemlet el machiya», «Ya rouhi wa ya rihani», «Ya mouqabil», «Men hobbi had el ghazala», «Ya ôchaq ezzinz», «Selli houmoumek», «Ya men bil'awzar» et «Bessalat aâla Mohamed». Parmi les instrumentistes virtuoses, mis en avant dans des istikhbars aux envolées remarquables, Abdelhalim Guermi au nay et Ramzi Benabadji à la mandoline, de même pour le chant en solo, où les sopranos, Zineb Belkadi, Hafida Zemmouri et Lylia Khellaf, ainsi que les ténors, Hamid Kherfellah et Seddik Mekhiouba ont brillé de leurs voix limpides et étoffées. Dans des atmosphères empreintes de solennité, les sonorités denses et relevées des instruments à cordes, associées à la beauté des cadences irrégulières des rythmes, ont offert un beau support mélodique à des textes, datant de plusieurs siècles, écrits par de grands maîtres de la poésie qui, d'une part, ont sublimé le bien-être, l'amour, la romance et la mélancolie, et célébré, d'autre part, le prophète (Qsssl), adressant des louanges au divin. En présence de grandes figures de la chanson andalouse, le public, essentiellement composé de familles, battant la mesure avec des claquements de mains cadencés, a savouré chaque moment du spectacle dans l'allégresse et la volupté, donnant du répondant aux artistes avec des applaudissements nourris. Auparavant, le journaliste-chroniqueur et animateur d'émissions culturelles Abdelhakim Meziani, succédant à l'ensemble zorna «Tchougal», dirigé par les frères Abdelghani et Mourad Guermi, a rappelé à l'assistance, l'historique artistique et militant de l'association El Djazaïria El Mossiliya. Fondées à deux ans d'intervalles entre 1930 et 1932, les associations «El Djazaïria» et «El Mossiliya» sont venues, selon le présentateur, «en réponse à l'occupant français qui célébrait son siècle d'existence en Algérie». Animés par de grands noms, aujourd'hui disparus qui allaient devenir des monuments de la musique andalouse, à l'instar de Mohamed et Abderrezak Fekhardji, Sid Ali Benemerabet (père de Nasreddine), Sid Ahmed Serri ou encore, Brahim Beladjreb, les deux ensembles, de tout temps investis dans la formation pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine andalou, ont récemment fusionné pour perpétuer l'oeuvre des anciens sous le nom composé de l'actuelle association. Le concert célébrant le 88e anniversaire de l'Association de musique andalouse «El Djazairia El Mossiliya», initiatrice de l'évènement, a été organisé en collaboration avec le Palais de la culture Moufdi-Zakaria.