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L'ultime adieu aux héroïnes de la Liberté
LES MOUDJAHIDATE FATIMA OUZEGANE ET MAHDJOUBA KRIM ONT ETE INHUMEES HIER À EL ALIA
Publié dans L'Expression le 27 - 01 - 2018

Fatima Ouzegane et Mahdjouba Krim reposent désormais au cimetière d'El Alia au milieu d'autres chouhada
C'est l'histoire d'un sermon qui a rejailli avec une espèce de fidélité renseignant sur le destin commun de ces deux femmes hors normes, voire atypiques.
Le cimetière d'El Alia a vu hier, l'enterrement de deux femmes qui ne sont pas des moindres. L'infatigable et l'impénitente Fatima Ouzegane, une moudjahida à l'abnégation pour la cause de la libération du pays contre le joug colonial français est avérée. La deuxième est la femme du chef historique et le premier maquisard de la révolution, c'est la moudjahida mahdjouba Krim Belkacem née Fatiha Kemmar.
Ces deux femmes ont un trait commun, celui de l'attachement viscéral aux valeurs inébranlables de la Révolution nationale et aux idéaux de la libération et l'utopie fondatrice du référentiel libertaire comme émanation du combat et de la lutte pour un monde libéré de domination et d'assujettissement des peuples.
Fatima Ouzegane était de cette trempe de gens qui ont compris très tôt qu'aspirer à la liberté ne peut être une affaire de cogitation ou de contemplation, mais plutôt un engagement farouche et implacable contre l'ordre colonial injuste et abject. Fatima Ouzegane vient de quitter ce bas monde, mais son oeuvre est perpétuée par les témoignages que répandaient les proches de cette grande moudjahida, lors de son enterrement, hier. Cette héroïne, voire une légende parmi les légendes, qui restent vivantes de notre épopée libératrice, donnait une image d'une femme à la personnalité inébranlable et à l'engagement indescriptible.
Ces caractéristiques dont jouit Fatima Ouzegane, ne sont pas nées d'un pur hasard ou d'un instant de facticité cher aux usurpateurs qui savent enrober leur parcours et leur itinéraire avec un semblant de gloriole cachant mal leur vanité et leur imposture, quant aux faits d'armes dont ils se croient avoir la primeur et l'exclusivité.
L'adieu à une icône
D'ailleurs, même l'enterrement et l'inhumation de cette grande dame «mousabila» de surcroît, se sont déroulés dans une atmosphère pétrie de sobriété et d'humilité. C'était le voeu de cette pasionaria qui n'aimait pas brandir l'aspect ostentatoire d'un fait d'armes émanant de sa pure conviction de continuer le combat de ses ancêtres et les aînés de sa famille qui ont fait preuve d'un sacrifice inégalé.
Fatima Ouzegane a été entourée lors de son enterrement par ceux qui savent rendre un hommage vibrant au sens de l'abnégation et aux valeurs de sa témérité sans attendre une contrepartie quelconque, par rapport à ce grand sacrifice déployé pour que ce pays retrouve sa liberté, son indépendance et sa souveraineté. C'était l'adieu pour une icône d'un mouvement de libération qui a montré que la révolution se conjuguait au féminin aussi, il n'est pas uniquement l'apanage des hommes et de la conception patriarcale aux relents censitaires et d'exclusion de l'autre voix dont les preuves attestent de son stoïcisme et de son engagement sur tous les fronts.
C'est celle-là Fatima Ouzegane qui a vu son mari, Abderrahmane Rebaïne engagé dans la lutte armée sans ambages, et son oncle Amar Ouzegane un vieux routier de la politique durant la période «faste» et riche du Mouvement national algérien. C'était l'un des cadres dirigeants du Parti communiste algérien (PCA) et l'un des responsables du Comité de coordination et d'exécution (CCE) du FLN qui a su structurer et organiser l'Armée de Libération nationale (ALN) au temps où Krim Belkacem était chargé de sa gestion et de sa coordination.
C'est dire que cette pasionaria était élevée dans un climat qui ne pouvait que faire d'elle une femme à l'engagement et à la détermination inéluctables de par l'héritage politique et révolutionnaire dans lequel elle s'est abreuvée.
Fatima Ouzegane ne décolérait pas par rapport à son combat durant la sombre et sinistre période de la colonisation française. Elle a été emprisonnée par l'administration coloniale pour ses activités révolutionnaires. Mais une fois libérée en 1959, elle a regagné le chemin de la lutte et le combat, même si cela s'est fait dans la douleur après avoir eu connaissance de la mort de son époux en martyr, sans en avoir point d'informations sur sa dépouille mortelle.
C'est une vraie légende, c'est une femme qui alliait bravoure sur fond de convictions politiques indiscutables, mais aussi l'engagement envers ses petits-enfants qui ont connu l'amertume d'une vie de déshérités des plus rudes et dures. Elle était sur tous les fronts. Une femme au combat et aux armes, et aussi une maman qui ne badinait pas quant aux devoirs et la nécessité d'élever ses enfants dans la dignité et l'honneur.
De 1928 à 2018; 90 ans après, cette femme inspiratrice de courage et de justice, n'a pas perdu espoir en ses idéaux de justice sociale, de la liberté et de l'Etat de droit. Elle a fait de ces vertus son point cardinal, voire son leitmotiv durant toute sa vie qui n'était pas aussi reluisante sur le plan politique où sa revendication centrale, qui avait trait au respect du droit humain, à la justice et à la démocratie comme assise de toute pratique politique, s'est heurtée à des murs qui ne l'ont pas désespérée à continuer le chemin de l'affranchissement et l'émancipation des citoyens algériens pour plus de droits, plus de liberté et plus de justice sociale.
Le hasard a fait que Fatima Ouzegane quitte ce monde avec sa soeur de lutte qui n'est autre que la moudjahida Mahdjouba Krim, une femme qui a soutenu son mari durant la période la plus délicate de l'histoire de l'Algérie qui croupissait dans les dédales de la colonisation outrancière et abjecte, ajouté à cela les affres de la guerre de libération et ses retombées les plus dramatiques sur le plan humain, moral et matériel.
C'est une vraie légende
Cette dame qui a tout le temps fait office d'une retenue et d'exemplarité en ce qui concerne son comportement sur le plan politique et subjectif, n'a en aucun cas fait de la cause de son mari à savoir le chef historique de la révolution, le colonel Krim Belkacem en l'occurrence, matière à spéculation ou un élément de chantage ou de surenchère.
L'enterrement de ces deux légendes, s'est exprimé avec une forme de jumelage, aussi beau que fabuleux. Ceux qui sont venus pour l'enterrement de Fatima Ouzegane sont les mêmes qui ont été présents à l'inhumation de Mahdjouba Krim.
C'est l'histoire d'un sermon qui a rejailli avec une espèce de fidélité renseignant sur le destin commun de ces deux femmes hors normes, voire atypiques.
D'où l'hommage estampillé par le sceau d'une histoire qui rejette d'emblée d'oublier ses enfants qui ont tant donné pour cette histoire, sorte de son bégaiement et son aphasie imposés par la loi de l'omerta. Grand hommage aux moudjahidate Fatima Ouzegane et Mahdjouba Krim, deux femmes aux valeurs intarissables et au sens du sacrifice indescriptible.


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